Manager la santé des artistes : musiciens, danseurs, chanteurs, circassiens

Mesurer les conditions de santé et sécurité au travail est une condition du développement du bien-être en entreprise.
Sans outils de mesure, il n’est pas possible de modifier les comportements : mesurer les conditions de santé au travail est le préalable à la définition d’une stratégie et à sa mise en œuvre. Il n’existe pas d’outil unique pour établir un diagnostic : la démarche doit être adaptée le plus concrètement possible aux problématiques propres à chaque entreprise.
Les outils utilisés doivent être suffisamment simples pour se traduire en plans d’action. Il faut pour cela :

•   élaborer un diagnostic objectivé et discuté par l’ensemble des parties prenantes ;
•   adapter la gamme d’outils disponibles sur la base du constat partagé ;
•   inscrire les évaluations dans la durée ;
•   utiliser des méthodes suffisamment simples pour induire des plans d’action ;
•   privilégier les fiches actions pour les petites unités de travail.

La spécificité du travail d’artiste doit être prise en compte. La mesure doit permettre de mieux connaître les facteurs de risque, mais aussi l’efficacité des mesures préventives. Le milieu de l’intermittence n’a pas assez pris conscience de l’évaluation des risques et son management. Un travail déterminé doit être mené pour analyser par exemple systématiquement les accidents, les presque-accidents, les situations dangereuses. Cette stratégie est vécue comme une contrainte vis-à-vis de la liberté d’entreprendre en milieu créatif, il faut que peu à peu cette analyse fasse partie intégrante de la réflexion de la mise en œuvre d’un projet créatif. Les écoles professionnelles doivent également initier enseignants et élèves à cette dimension. Mais il y a là un long chemin à faire, tant les structures institutionnelles artistiques sont éloignées de cette réflexion sur la sécurité et la santé. Dans le même temps, on ne doit pas alourdir la dimension administrative de manière inutile. Ce travail doit être intégré au travail global et pas se surajouter de manière artificielle à la pratique propre à chaque artiste. La santé, la sécurité fait partie de l’apprentissage ; un geste technique doit être optimal par rapport aux possibilités psycho-physiologiques de chacun. La prévention fait donc partie intégrante du travail de préparation à une carrière d’artiste. De nombreux abandons précoces surviennent du fait d’une accidentologie de jeunes en formation, en danse notamment, que cela soit dans le cadre de l’activité mais également en dehors. Cette morbidité au sein des structures : conservatoire, école du cirque, danse, etc., doit être mesurée si on désire réellement agir dans ce domaine.