Manager la santé des artistes : musiciens, danseurs, chanteurs, circassiens
4. Impliquer les partenaires sociaux dans la construction des conditions de santé
Le dialogue social, dans l’entreprise et en dehors, est une priorité
L’employeur est légalement responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés et a une obligation de résultat en la matière. Néanmoins l’ensemble des acteurs doit être impliqué : la santé au travail est l’affaire de tous.
Il est prioritaire de recréer de la régulation sociale sur les sujets de santé au travail en relançant la négociation. Il y a des compromis à trouver entre la régulation collective et la négociation individuelle. Au niveau de la branche, en négociant sur les facteurs de risques pour la santé psychologique propres à chaque métier.
Les entreprises de plus de 50 salariés devraient prévoir un bilan et un plan d’action annuels sur les risques psychosociaux qui permettrait de nourrir le programme de prévention. Mais cela ne doit pas exclure la réflexion des organismes publics et parapublics (mutuelle, assurance, etc.) qui doivent faire avancer également la prévention et la santé des artistes. Trop de rapports, de discussions inutiles, de financements inadaptés sont à l’initiative des collectivités publiques, des ministères, d’associations parapubliques, loin des actions concrètes, de la réalité de terrain. Trop souvent, on trouve là « les acteurs de l’inutile », simplement utile à justifier leur propre emploi, mais souvent au dépens de l’emploi artistique et créatif et d’une véritable démarche de prévention.
Renforcer la formation des membres du CHSCT sur les sujets de santé psychologique
Donner une nouvelle légitimité au CHSCT. En général, les structures telles que CE ( Comité d’entreprise) et CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité) sont généralistes et n’envisagent que de manière marginale les conditions de travail des artistes. Il existe par ailleurs toujours un biais en défaveur du travail « intellectuel et artistique » qui est peu considéré dans le champ de la souffrance au travail, et dans le soutien social par rapport au monde ouvrier en général. Il y a la une révolution des idées à opérer. Les pathologies professionnels existent dans ces emplois, mais elles sont mal déclarées, lorsqu’elles le sont, elles sont mal reconnues, et pour certaines elles sont même inconnues des instances qui ont la charge de la reconnaissance des maladies professionnelles.
Adapter ses moyens aux enjeux de sa mission
Si dans les organisations artistiques publiques ou parapubliques les syndicats peuvent jouer ce rôle, ce n’est pas le cas dans le milieu de l’intermittence, ou du moins de manière plus limitée. De nombreux artistes, musiciens en particulier, sont isolés dans leur pratique et se sentent peu représentés. Favoriser une dynamique qui permette à chacun de se sentir dans un collectif serait susceptible d’améliorer les conditions d’activité et le statut des artistes. Il est indispensable d’engager une réflexion dans ce sens. Comment faire en sorte que les artistes se sentent plus concernés par leur propre devenir, leur propre sort. Le statut social de l’artiste paraît de l’extérieur si avancé et avantageux alors qu’il ne serait certainement pas accepté dans d’autres organisations de travail, même si généralement les artistes acceptent cela par rapport au niveau de liberté qu’ils ont le sentiment d’avoir.
- 1. Impliquer l'ensemble des managers
- 2. La santé ne s’externalise pas
- 3. Donner aux artistes les moyens de se réaliser dans le travail
- 4. Impliquer les partenaires sociaux dans la construction des conditions de santé
- 5. La mesure induit les comportements
- 6. Préparer et former les managers au rôle de manager
- 7. Ne pas réduire le collectif de travail à une addition d’individus
- 8. Anticiper et prendre en compte l’impact humain des changements
- 9. La santé au travail ne se limite pas aux frontières de l’entreprise artistique
- 10. Ne pas laisser le sujet, l'artiste, seul à ses problèmes