Psychopathologie du quotidien du musicien d’orchestre
Une harpe attaque un ton trop haut
« Les musiciens sont immunisés contre la musique. Ils font n’importe quoi. Ils se conduisent comme des bébés. Ce qu’on voit dans une fosse quand on est sur une scène est terrifiant ! B.S., mèche rousse sur peau rosie par la colère, n’a pas de mots assez durs. Elle chantait dans Ta Bouche. Elle a vécu l’enfer. A Caen, le harpiste attaque un demi-ton trop haut pendant le spectacle. Distraction ? Pas du tout. C’est que, pendant la répétition où l’on avait décidé d’un changement de tonalité, il était parti mettre des pièces dans son parcmètre. A Nancy, B. S. voit l’orchestre s’agiter, discuter, faire circuler des tracts. Que se passe-t-il ? « Ils tenaient une réunion syndicale, figurez-vous ! » Une autre fois, une sonnerie résonne dans la fosse : c’est le flûtiste. Il joue au début et à la fin du spectacle, et il a amené un réveil. Entre temps, il vaque. Une autre fois encore, un violoniste ne voit pas le signe du chef et attaque en retard : « Il était absorbé par son roman policier. » B. S. ne décolère pas. « Je ne comprends pas que, quand on touche à l’art, les gens aient aussi peu de scrupules ! »
Les musiciens méritent-ils cette volée de bois vert ? On leur reproche leur esprit de corps, leur rigidité. Exemple fameux entre tous : la pause, le « quart d’heure syndical ». Quand le couperet de la pause tombe, pendant les répétitions, tout s’arrête. Même au beau milieu d’une chanson. « C’est vrai qu’ils sont un peu comme ça », admet Jean-Albert Cartier, directeur du Châtelet. « On imagine mal un danseur s’arrêtant sur une pointe. »
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Revue Médecine des Arts N°95 Santé physique et mentale des musiciens
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