Quand le bonheur contribue à une meilleure santé (musicien, chanteur, danseur)

Des recherches sur "l’aptitude au bonheur"
Il s’agissait d’étudier les états affectifs d’un échantillon d’hommes et de femmes, et leur relation possible avec la santé. Ainsi, des tests étaient appliqués sur 116 hommes et 100 femmes de 35 à 45 ans afin de mesurer leur état d’esprit à plusieurs moments de la journée. Le test GHQ (General Health Questionnaire) avait été choisi, ainsi qu’un autoquestionnaire sur « son aptitude au bonheur ». Les scores de ces tests sont inversement corrélés à « l’aptitude à être heureux ». De manière parallèle, une investigation a porté sur la mesure de paramètres biologiques tels que la pression artérielle, la cortilosémie, la fréquence cardiaque, taux de fibrinogène en fonction du stress.
L’autoquestionnaire permettait de distinguer 5 groupes avec des cotations d’aptitudes au bonheur différentes. Le groupe qui se cotait le plus bas estimait qu’il n’avait pas d’aptitude au bonheur, celui le plus haut s’estimait comme heureux quasiment tout le temps.
Les groupe 4 et 5, dont la cotation est la plus élevée estiment qu’ils sont heureux dans l’ensemble des moments de leur vie y compris l’espace professionnel. Tandis que le groupe 1 et 2, cotée le plus bas, s’estiment plus heureux durant leur loisir que pendant leur activité professionnelle. Ainsi l’aptitude au bonheur est selon les groupes variable par rapport aux conditions extérieures ; pour certains, cette aptitude est indépendante de leur environnement extérieur.

La mesure de paramètres biologiques

Les taux de cortisol mesurés sont significativement corrélés à l’état d’esprit des sujets : on retrouve les taux les plus élevés pour les groupes 1 et 2, et les plus faibles pour les groupes 4 et 5, qui s’estimaient plus aptes au bonheur. (Ceci indépendamment d’autres facteurs comme l’âge, le niveau social, le tabagisme, l’IMC).
Le cortisol est une hormone essentielle pour analyser l’état de santé en général car elle varie selon les pathologies et elle est bien documentée. Un niveau élevé est associé à l’obésité abdominale, au diabète, à des affections immunitaires.
L’analyse des différents paramètres biologiques étudiés permet de préciser que la tension artérielle n’est pas corrélée à la « notion de bonheur étudiée ».
Par contre, la fréquence cardiaque est corrélée au score de bonheur ; on mesure une fréquence plus élevée pour les groupes 1 et 2, par rapport au 3 et 4 où elle est plus faible.
Le taux de fibrinogène plasmatique à l’état basal paraît indépendant de l’état d’esprit. Par contre, en situation de stress (après une épreuve stressante), on retrouve des concentrations plus élevées et cette augmentation est corrélée au score d’aptitude au bonheur défini par les groupes. Le niveau d’augmentation est plus fort pour les groupes les plus bas qui paraissent avoir une aptitude au bonheur faible par rapport aux groupes 3 et 4.
Les arguments documentés entre les états affectifs et les états physiques sont de plus en plus élevés.

•    Risque accru de mortalité chez des sujets présentant une dépression clinique ou masquée (état affectif négatif).
•    Un manque d’état d’esprit positif pouvait prédire la mortalité, les AVC, une invalidité.
•    Humeur dépressive liée à des taux accrus de protéine C réactive et de cytokines inflammatoires, à l’élévation de la noradrénaline en réponse au stress ainsi qu’à un déficit immunitaire après vaccination.

Développer cette aptitude au bonheur chez les artistes
Le résultat de ces recherches corroborent d’autres résultats dans ce domaine. L’état d’esprit positif, son aptitude au bonheur ont un effet salutogène (sont des facteurs de santé). Ainsi des recherches pourraient se centrer désormais sur les moyens de développer à des fins préventives cet état d’esprit positif et de favoriser ainsi un meilleur état physique et mental.
Les métiers artistiques sont particulièrement exigeants. Mener une carrière dans la durée nécessite une grande résistance. Le développement de cette capacité au bonheur est un enjeu pour tout un chacun, mais plus encore lorsqu’on se lance dans des professions difficiles et très compétitives. Changer son état d’esprit en profondeur, ses comportements est toujours délicat et peut demander de faire appel à un spécialiste (psychologue certifié), mais il n’est jamais trop tard. La vie de Marianne Faithfull en est une illustration : elle-même a analysé ses succès, mais aussi sa vie et sa carrière et elle conclut sur ce point : "Aussi je suis désolée de dire que j’ai abandonné la plupart de mes mauvaises habitudes et que j’en ai même pris de bonnes. Comprenez-moi bien, je ne suis pas devenue une cinglée de la santé. Mais la relation entre ma santé et mon travail - on doit au moins être en vie pour le faire !- m’est soudain devenue évidente. Vous voyez, j’ai compris qu’aujourd’hui, alors que j’ai soixante ans, ce serait une bonne chose de commencer à prendre soin de moi (et qu’il n’est pas trop tôt). Après tout, il n’est jamais trop tard. En tout cas, c’est ce que je me dis." [1]

Rédacteur Docteur Arcier André, président fondateur de Médecine des arts®
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• [1] Marianne Faithfull, Mémoires, rêves et réflexions, Bourgois éditeur, 2008
• Proc. Natl Acad Sci, 26 avril 2005.
• Le quotidien du Médecine, Mardi 19 avril 2005., n°7732.
• revue médecine des arts n°54, spécial psychologie (musiciens, chanteurs, danseurs)
• revue médecine des arts, numéro 44, spécial "stress" (musiciens, chanteurs, danseurs)
• revue médecine des arts, n°14, spécial technique psychocoporelle (musiciens, chanteurs,danseurs)

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