Néphrotoxicité des solvants utilisés chez les artistes plasticiens
Un risque sous-estimé par les artistes
Les artistes plasticiens, peintres et de manière plus secondaire les sculpteurs, utilisent régulièrement des solvants au cours de leur pratique artistique. Les conditions d’utilisation de ces produits par les artistes sont souvent défaillantes sur le plan de l’hygiène et de la sécurité.
Centrés sur les œuvres qu’ils réalisent, utilisant trop souvent des matériels techniques peu performants sur le plan de la sécurité, dans un environnement non spécifique par rapport aux risques, l’exposition à ces produits en est d’autant plus risquée. Nombre d’artistes travaillent dans leur propre domicile, ce qui majore encore le risque. On constate souvent qu’ils utilisent :
- peu ou pas de protections individuelles (et parfois elles sont inaptes aux risques) ;
- pas de protection collective (ou rarement, ou insuffisante) : ventilation par exemple. Si globalement le risque en relation avec l’exposition des solvants est relativement bien connu sur le plan général, il reste encore des hypothèses sur tels ou tels risques qui ne sont toujours pas bien identifiés ou/et suffisamment argumentés.
Un risque sous-estimé par les artistes plasticiens
Le risque toxique est souvent sous-estimé par les artistes, notamment en ce qui concerne le risque pour une exposition chronique. (suivant la famille de produits et le niveau d’exposition). Un équipe française a fait récemment le point sur un des risques des solvants sur la santé. A partir d’une synthèse de travaux anglophones (2007), ils ont pu mettre l’accent sur le risque toxique lié à l’exposition chronique aux solvants sur la sphère rénale. La toxicité rénale aiguë est bien connu et argumentée, c’était moins le cas concernant la toxicité chronique. « L’étude qu’ils ont réalisée [1] avait pour but de tester l’hypothèse selon laquelle l’exposition aux solvants était associée à un excès de risque de progression des néphropathies glomérulaires vers l’insuffisance rénale terminale, indépendant de l’effet des autres risques de progression ».