Troubles musculo-squelettiques et maladie professionnelle chez une harpiste
Muscle supinatus, test de Jobe
Anatomie du muscle spinatus, mise en évidence clinique d'une tendinopathie
La coiffe des rotateurs comprend 4 muscles : le sus-épineux ou supra spinatus, le sous-épineux ou infra spinatus, le petit rond ou teres minor et le grand rond ou teres major.
Mais aussi la partie proximale du tendon du chef lond du muscle biceps brachial qui est également concerné dans les phénomènes lésionnels.
C’est à ce niveau fortement contraint lors des gestes répétitifs du musicien en élévation et abduction du bras, qu’évolue la pathologie dégénérative de la coiffe des rotateurs. Ces mouvements sont ceux qui participent au jeu du harpiste, mais aussi de nombreux musiciens : violonistes, altistes, contrebassistes, accordéonistes, batteurs et percussionnistes, etc. Les circassiens sont dans de nombreuses techniques exposés à ce risque avec un retentissement qui peut être tout aussi redoutable pour poursuivre une carrière à un haut niveau. Les danseurs sont dans des situations équivalentes, dans les phases où les bras sont en suspension au-dessus du corps ou lors des portés.
Lors des premiers degrés d’abduction, le deltoïde est vertical et tend dans ce mouvement et par ses insertions à créer une force ascensionnelle de la tête humérale, c’est donc le rôle de la coiffe de s’opposer à cette force et d’empêcher l’ascension de la tête humérale. Si ce rôle est insuffisamment joué, alors chaque mouvement crée des micro-lésions des muscles de la coiffe.
Avec l’âge, le tendon du supra-épineux perd de ses qualités trophiques, de son élasticité ; il s’épaissit et devient plus vulnérable aux microtraumatismes. Les mouvements répétitifs deviennent plus traumatiques et c’est ainsi que l’on peut expliquer la grande fréquence des pathologies de la coiffe des rotateurs chez les musiciens les plus exposés à ces mouvements et autour de 50 ans.
Le tendon du supra-épineux est vulnérable par sa position entre la tête humérale et l’acromion. Au fur et à mesure de l’élévation latérale de plus de 30° (en abduction) du bras, ce qui est bien un mouvement des plus banals d’un(e) harpiste, le risque de micro-traumatismes s’accroit. Ce risque devient plus important lorsque le bras s’élève au-dessus de 60° et plus encore à 90°, ce que l’on rencontre dans bien des situations artistiques.
Test de Jobe
Des tests cliniques permettent de mettre en évidence les atteintes des muscles de la coiffe des rotateurs. Le test de Jobe permet par exemple de tester la présence d’une affection du supra-épineux (tendinopathies et/ou rupture)
Alors que le sujet est en position debout, ses deux bras à 90° en abduction dans le plan scapulaire et en rotation interne maximale, le pouce pointant vers le bas, avec ses deux coudes tendus.
L’examinateur place une main au niveau de chaque coude et applique une résistance progressive bilatérale dirigée vers le bas. Le sujet doit résister à la pression exercée par l’examinateur.
La présence d’une douleur à l’épaule plaide en faveur d’une tendinopathie et/ou une diminution de la force du côté lésé plaide en faveur d’une rupture partielle ou complète.
Une tendinite du supra-épineux chez une harpiste peut-elle être reconnue comme maladie professionnelle ?
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