Syndrome de compression nerveuse chez les instrumentistes à cordes frottées
Syndrome de compression du nerf ulnaire au coude
Au niveau du coude, le nerf ulnaire traverse une gouttière formée par deux structures osseuses, l’épicondyle médial et l’olécrane et sous plusieurs arcades fibreuses ou musculaires.
A ce niveau, le nerf cubital est dans une zone de flexion et d’étirement possible. Mais dans ce segment mobile les contraintes à l’étirement sont plus fortes et le nerf peut être contraint principalement à trois endroits :
- au niveau de l’arcade de Struthers (au-dessus du coude, en regard de l’extrémité inférieure de l’humérus),
- dans le canal ulnaire du coude, c’est-à-dire la gouttière épitrochléo-olécranienne,
- au niveau du fascia d’Osborne qui correspond à un épaississement des enveloppes des chefs musculaires du muscle cubital antérieur.
La souffrance nerveuse peut être également en relation avec une instabilité du nerf dans sa gouttière.
La compression du nerf cubital au niveau du coude est plutôt liée à une compression dans le canal ulnaire et touche le plus souvent le bras gauche des violonistes et altistes, secondairement le violoncelliste et moins fréquemment le contrebassiste, qui a une position de bras plus ouverte. Cette prédominance gauche semble montrer que le maintien du coude en flexion joue un rôle plus important que les mouvements de flexion-extension dans l’apparition de ces lésions. Lorsque le coude est fléchi, le bras en abduction et le poignet en extension, la pression sur le nerf cubital est élevée ; or c’est la position du bras gauche des violonistes, des altistes et des violoncellistes.
Le musicien se plaint de douleur à la partie interne du coude ainsi que de paresthésies à la partie cubitale de la main, c’est-à-dire le IV° et V° doigts de la main gauche. Il va ressentir des paresthésies, un engourdissement surtout quand le coude est plié, la nuit par exemple. Le musicien présente parfois une certaine maladresse, une manque d’habileté qu’il faudra distinguer d’un signe de dystonie de fonction. Mais les symptômes de début sont discrets et insidieux.
Le diagnostic est clinique et l’électromyogramme vient confirmer le diagnostic ; c’est l’examen clé permettant également d’évaluer le pronostic. D’autres examens sont parfois utiles ; l’échographie, des radiographies permettent de rechercher une cause locale.