Prévention des troubles musculo-squelettiques liés à l’apprentissage de la musique

Information sur le geste musical et sa physiologie

L’information générale sur les principes biomécaniques simples d’une pratique artistique et sur la physiologie du geste.

Doser le temps de pratique

Il y a un lien direct entre les heures de pratique et le risque de TMS. Le temps de travail quotidien ne doit pas excéder les capacités musculo-squelettiques de l’enfant. La répétition d’un geste, d’un trait technique doivent être limitées.

Faire des pauses

C’est un facteur majeur, des pauses sont nécessaires. Elles sont régulières, en relation avec la difficulté du répertoire et du sujet. A minima, pas de pratique au-delà de 45 minutes sans pause de 10 minutes environ.

Adaptation de l’instrument aux capacités physiologiques de l’enfant

Il a été démontré par exemple que plus la taille de l’alto est grande, plus la rotation externe de l’épaule gauche est accentuée pour conserver une position adaptée de la main sur les cordes, et plus le risque de douleurs de l’épaule gauche est élevé. Choisir les bonnes interfaces, épaulières et mentonnières, et bien les régler. Adapter les répertoires aux capacités motrices et cognitives de l’enfant. Alterner par exemple deux séances plus légères pour une séance plus difficile. Après tout changement significatif de répertoire, d’instrument, de professeur, s’accorder une phase d’adaptation dans la pratique elle-même.

Développer les capacités fonctionnelles de l’enfant

Le geste et l’apprentissage peut être optimisé sans augmenter le rythme, ni l’intensité de la pratique. Le geste devra être économique dans une posture équilibrée. Le travail à l’instrument doit être régulier. Après une interruption de plusieurs jours, la reprise doit être progressive, plus encore lors de la reprise après un traumatisme ou une lésion.

Gestion du stress et du trac

La pression qui s’exerce sur l’enfant dans le cadre de la formation artistique est parfois trop forte. L’enfant métabolise les exigences qui s’expriment sur lui. Le désir de réussite parental, des pairs, de l’institution et des professeurs peut dans l’excès et le manque d’empathie être un fort générateur de stress chez l’enfant et un pourvoyeur puissant de troubles musculo-squelettiques. La préparation technique à la scène doit inclure la préparation psychologique à l’exercice devant un public, un jury.

Echauffement et étirement des zones anatomiques impliquées dans le jeu

L’échauffement constitue un préalable indispensable ; des exercices seront effectués dans le cadre du cours de musique dans la mesure où ils sont bien maîtrisés par le professeur. La préparation physique fait partie de l’apprentissage musical. L’effort demandé sera ensuite progressif et adapté à l’enfant au moment même où il l’effectue. Tel style de pratique, tel répertoire pourra convenir à un moment, mais pas à un autre (reprise après un problème de santé, période de croissance importante, fatigue, manque de sommeil, etc.)

Réflexion sur l’environnement de l’apprentissage, l’environnement sonore et visuel, le pupitre, le siège

Autant d’éléments qui peuvent induire une posture singulière génératrice de TMS trouble musculo-squelettique).

Favoriser l'hygiène de vie

La pratique instrumentale, le chant, la danse sont des activités spécialisées ; aussi sera-t-il utile d’avoir d’autres activités physiques, plus globales, en ayant néanmoins une réflexion sur le risque de cette pratique loisir. La qualité du sommeil, de l’alimentation, l’hydratation sont des conseils de base, mais toujours utiles. Une bonne utilisation corporelle en dehors de l’instrument, sans surutilisation ni mauvaise utilisation, est toujours conseillée.

Bonne organisation globale de l’activité de l’enfant

Une réflexion sur les enjeux, les objectifs devra être engagée avec les parents. L’apprentissage de la musique est un des moments de la vie de l’enfant.

Médecine des arts organise de multiples stages et formations dans le champ préventif : préparation psychologique et mentale à la scène, Feldenkrais pour le musicien, Pilates pour le musicien, sophrologie pour le musicien ainsi qu’une formation longue complète pour les enseignants (diplôme médecine des arts-musique) notamment et les thérapeutes afin qu’ils puissent intégrer les connaissances indispensables pour prendre en charge l’enfant dans le cadre de la pédagogie et la psychophysiologie de la pratique et dans le champ thérapeutique pour le thérapeute.

Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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