La Médecine du temps de Mozart. Les maladies. Dossier I
Les maladies infantiles
Les maladies infantiles, outre leurs compositions propres, tuent également par la fièvre qu’elles engendrent, responsable de déshydratation et de convulsions fébriles.
La coqueluche
Ainsi nommée depuis le XVe siècle, elle est surtout présente dans le nord de l’Europe (épidémie en 1749). On retrouve la description de la maladie dans les œuvres de Sydenham et De Halle.
La rougeole semble avoir été introduite en Europe par les Sarrazins. Elle est restée très longtemps confondue avec les autres fièvres éruptives. C’est à Sydenham (1624-1689) que revient le mérite de l’avoir nettement distinguée de la scarlatine et de la variole, à l’occasion des épidémies qui sévirent à Londres en 1660 et 1664. Il fallait encore séparer la rougeole de la rubéole, des roséoles et des érythèmes morbilliformes : ce ne sera fait qu’au XIXe siècle, surtout grâce aux cliniciens français qui précisèrent en même temps la symptomatologie, les complications et la contagiosité de la maladie.
La varicelle
Dénommée en 1764 par Vogel, elle est nettement distinguée de la variole dès 1767. De nombreux auteurs cependant, continueront à y voir une forme atténuée de la variole.
La scarlatine fut isolée du groupe des fièvres éruptives en 1676 par Sydenham. Il décrit la forme bénigne qu’il eut presque exclusivement l’occasion d’observer. Graves puis Bretonneau au XIXe siècle étudient les autres dormes de la maladie et montrent que la maladie revêt des formes de gravité très inégale selon les pays et selon les épidémies. La gravité de la scarlatine chez les Anglo-Saxons est depuis lors une notion classique. Puis l’étude clinique est mise au point de façon définitive par Trousseau.
La rubéole a acquis relativement tard son individualité nosologique. Elle a en effet été considérée très longtemps comme une forme hybride, apparentée à la scarlatine et à la rougeole. Le congrès international de Londres, en 1881, fixera son autonomie.
Outre les rougeole, la rubéole et la scarlatine, on a voulu isoler deux autres fièvres éruptives, appelées quatrième et cinquième maladies, au XIXe siècle et au XXe siècle.
Les dysenteries
La dysenterie est une affection courante au sein de la population. Le manque d’eau potable, l’absence de moyens de conservation de la nourriture entraînent des dysenteries à tous âges.
Elle frappe surtout à la campagne, où aucune distinction n’est faite entre l’eau des boissons et les eaux usées. Les causes d’infection sont multiples : fumier, eaux de rouissage de lin ou de chanvre avoisinent les eaux potables. On comprend alors le mécanisme de propagation d’agents tels que celui responsable de la typhoïde qui, à partir des eaux souillées, va contaminer les eaux de boisson. Ainsi, la dysenterie de 1779 en France, qui touche alors les provinces de l’Ouest, fait environ 175 000 morts sur les 27 millions d’individus que compte alors la population française.
Rédactrice pour Médecine des arts Docteur Gwenaëlle Martiné
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Revue Médecine des arts, n°71. Numéro spécial Instrument à vent
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