Influence d’un syndrome hypermobilité sur la voix chantée

En France, nous confondons souvent l’hyperlaxité et l’hypermobilité, pourtant deux notions différentes. L’hypermobilité se caractérise communément par l’augmentation d’une amplitude au-delà de l’amplitude articulaire physiologique, tandis que l’hyperlaxité se traduit par la possibilité d’effectuer un mouvement d’amplitude excessive dans un plan de mobilité articulaire non physiologique. Une articulation peut être hypermobile sans être laxe. 

Bien que l’hypermobilité puisse être bénigne, sa présence peut être en relation avec un trouble héréditaire du tissu conjonctif qui affecte les structures cellulaires des ligaments, des tendons et des tissus. Le groupe HCTD (troubles héréditaires du tissu conjonctif (HCTD) caractérisés par une hypermobilité articulaire, une hyperextensibilité cutanée et une fragilité tissulaire). comprend le syndrome de Down, le syndrome de Marfan, le trouble du spectre de l'hypermobilité (HSD) et le syndrome d'Ehlers-Danlos (EDS), qui compte 13 sous-types hétérogènes. 

L’hypermobilité est souvent considérée comme avantageuse dans certaines disciplines artistiques comme la danse et la musique, et l’on retrouve souvent plus de sujets hypermobiles en fin de parcours scolaire qu’au début de la formation artistique.
Mais les sujets hypermobiles sont plus sujets à des douleurs musculosquelettiques que la moyenne. L’hypermobilité est liée à un manque de collagène, une protéine qui assure notamment la résistance des tissus conjonctifs. Les carences en collagène des ligaments entraînent une insuffisance de leur capacité de maintien et ne sont plus en capacité d’assurer une stabilité articulaire adéquate. Les musiciens, les danseurs sont alors dans l’obligation pour assurer ce maintien d’utiliser plus de force, plus de tension, ce qui contribue aux risques de TMS.

L’hypermobilité se manifeste différemment selon les individus. Chez certains elle peut se manifester par une légère flexibilité articulaire sans douleur, ni complications. Chez d’autres, elle peut impliquer des douleurs articulaires importantes.

Les sujets qui souffrent de ce trouble d’hypermobilité peuvent ressentir des symptômes, tels que :

• douleurs et instabilité articulaires,
• subluxation articulaires,
• fatigue, problèmes gastrointestinaux,
• symptômes cardiovasculaires.

Le diagnostic clinique d’hyperlaxité peut être porté sur les bases du score de Beighton

• 1. Contact palmaire de la main au sol = 1 point
• 2. Hyperextension du coude > 10° = 1 point par côté du corps
• 3. Hyperextension de genou>10° = 1 point par côté du corps
• 4. Apposition du pouce en flexion sur l’avant-bras = 1 point par côté du corps
• 5. Dorsiflexion du 5e doigt >90° = 1 point par côté du corps

Le score total est compris entre 0 et 9

Chez l’adulte :
Un score inférieur à 4 : pas d'hyperlaxité généralisée
Un score supérieur à 4 : hyperlaxité articulaire généralisée

Chez l’enfant :
Le score de Beighton est plus difficile à appliquer. 55 % des enfants entre 4 et 14 ans ont un score de Beighton supérieur ou égal à 4 et 71 % pour les moins de 8 ans.

Un score inférieur à 6 : pas d'hyperlaxité généralisée
Un score supérieur à 6 : hyperlaxité articulaire généralisée.