Douleur et pratiques artistiques

Quelle est l’organisation dans la corne postérieure ?

l'effroi et la douleur du damné (Permoser)

La substance grise de la moelle est divisée dans le sens postéro-antérieur en 10 lames ou couches de Rexed. Les fibres Aδ et C se terminent principalement dans les couches I et II, les grosses fibres Aβ dans les lames III et plus profondes. Mais ces différentes fibres établissent des connexions entre elles. La corne postérieure reste le site privilégié d’une importante convergence synaptique.

Une même cellule nerveuse de cette corne postérieure de moelle peur recevoir des afférences à la fois cutanées, musculaires et viscérales. Cette convergence des afférences (dans les couches I et V) permet de comprendre par exemple qu’une douleur musculaire puisse être exacerbée par la survenue d’une nouvelle douleur viscérale (et réciproquement).

• Deux groupes de neuromédiateurs permettent la transmission des messages nociceptifs périphériques vers les neurones spinaux : celui des acides aminés excitateurs comme le Glutamate et celui de nombreux neuropeptides comme la SP, la Neurokinine A, ou la CGRP. Ces substances pourraient aussi être des neuromodulateurs, c’est-à-dire des substances endogènes qui, sans avoir d’effets propres, modulent les effets excitateurs ou inhibiteurs des neurotransmetteurs.

• Au niveau de cette corne postérieure de moelle on trouve deux familles de cellules nerveuses ; celles qui vont transmettre ce message nociceptif aux centres supérieurs, ce sont les neurones de projection ; et les cellules nerveuses qui vont permettrent des régulations à ce niveau médullaire, ce seront les interneurones.

A) Les neurones à projection : il existe deux sortes de neurones relais :

  • les neurones nociceptifs spécifiques, qui ne reçoivent leurs informations que de nocicepteurs afférents primaires, ne répondant donc qu’à des stimulations d’origine mécanique ou thermique uniquement nociceptives. Ils sont activés soit par les fibres Aδ, soit par des fibres C et sont localisés surtout dans la couche I. Ils sont le siège de convergence viscérosomatiques. Le neurone nociceptif spécifique ne répond qu’à une stimulation intense ;
  • les neurones à convergence, nociceptifs non exclusifs à large gamme dynamique répondent de façon préférentielle mais non exclusive au stimulus nociceptif . Ils répondent à des stimulations mécaniques légères (non nociceptives), et aux stimulations nociceptives mécaniques et thermiques, on parle de convergence de modalités. Ces neurones à convergence reçoivent donc des messages véhiculés par des fibres Aβ, Aδ et C, et vont répondrent de façon graduée à des stimulations dont l’intensité varie de la non-nociception à la nociception. Ce neurone non spécifique accentue sa décharge en fonction de l’intensité du stimulus. Les neurones nociceptifs non spécifiques ont des champs récepteurs composés de surfaces excitatrices mais aussi inhibitrices. Situés de préférence dans les couches V et VI, ils sont également le siège d’une convergence viscérosomatique.

B) Les interneurones : la transmission de l’influx nociceptif ne se résume pas uniquement au passage de l’information du premier neurone afférent au second neurone de projection situé dans la moelle. Des interneurones excitateurs et inhibiteurs participent activement à la modulation des réponses nociceptives, tout comme les cellules gliales.

  • les interneuronrs excitateurs : se concentrent au niveau de la lame II, et font synapse localement. Ils contiennent des neurotransmetteurs excitateurs comme la substance P ou la cholécystokinine (CCK) et peuvent être recrutés soit directement par des afférences nociceptives, soit par des mécanismes descendants excitateurs provenant des centres supérieurs.
  • les interneurones inhibiteurs : participent au contrôle du message nociceptif, et contiennent des neurotransmetteurs responsables de l’hyperpolarisation de la membrane, comme l’acide gamma-amino-butyrique (GABA) ou les enképhalines. Ces neurones inhibiteurs peuvent être recrutés localement par des fibres afférentes ou par des mécanismes descendants.
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