Cervicalgies chez les musiciens et les fibres de Cendrillon
Le modèle de Bruxelles et les TMS
Un nouveau modèle a été proposé et présenté en 2003 à Bruxelles par une équipe scandinave, nommé de ce fait modèle de Bruxelles. Ce modèle, tout en restant « compatible avec les modèles connus plus anciens, permet de comprendre les nouvelles situations d’exposition aux TMS ». Les douleurs lors de pratiques musicales, du travail devant écran, du maintien de posture trouvent là des explications plus cohérentes par rapport à la charge physique déployée.
Les musiciens se présentent très fréquemment avec des douleurs sourdes ou sub-aiguës au niveau de la base latérale du cou ou du haut du dos. Le muscle trapèze et l’angulaire de l’omoplate sont le plus souvent concernés par ces douleurs myoaponévrotiques. L’examen met en évidence des points douloureux à leurs niveaux, une tension musculaire. Le trapèze moyen et supérieur paraît dur, sensible à la pression. Le plus souvent ces myalgies sont associées à des compensations posturales de la ceinture scapulaire. L’examen clinique et l’imagerie sont le plus souvent par ailleurs normaux.
Pour autant, la réalisation électromyographique dans des situations comparables à celles des musiciens montre « l’absence de phases de relaxation dans certaines unités motrices, et des biopsies révèlent des atteintes anatomopathologiques mitochondriales et des fibres musculaires touchant préférentiellement les fibres de type I (endurance) » [1]
Une unité motrice est une unité fonctionnelle, composée d’un nombre variable de fibres musculaires, d’un motoneurone, d’un axone et de plusieurs fibres nerveuses. Ces unités sont les plus petites parties du muscle ayant une fonction autonome. Chez l’humain, on distingue trois types d’unités motrices, qui sont associés aux types de fibres musculaires. D’abord, les fibres de type l sont des fibres oxydatives à contractions lentes et endurantes de petits diamètres (slow-twitch). Elles génèrent peu de force. Ensuite, les fibres IIa sont des fibres oxydatives à contractions rapides et endurantes, de diamètres moyens. Finalement, les fibres de type IIb sont des fibres glycolytiques à contraction rapide, peu endurantes et de grands diamètres (fast-twich). L’unité motrice est toujours composée d’un seul type de fibres musculaires. L’ordre de recrutement des unités motrices se fait selon un principe de grosseur (Henneman et OIson, 1965 ; Henneman et al., 1965a, 1965b) où la « grosseur » fait référence à des mesures du motoneurone telles que leur diamètre. Le muscle recrute progressivement de nouvelles unités motrices, des plus petites aux plus grosses. [2]
Ainsi, le muscle recrute d’abord des fibres de type I, ensuite les IIa et finalement les IIb. Il y a plusieurs unités motrices qui entrent en action quelle que soit l’activité entreprise. Certaines d’entre elles interviennent lorsqu’on doit utiliser beaucoup de force, d’autres, par exemple, pour des travaux de précision qui demandent peu de force. [3]
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Revue Médecine des Arts N°95 Santé physique et mentale des musiciens
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