La prosopagnosie ou comment Brad Pitt nous apprend un mot

Prosopagnosie chez les artistes

Performants, tous nos sens le sont ; nous ne sommes simplement pas conscients de ces hautes capacités qui existent en chacun de nous. Si nous prenons simplement la reconnaissance des visages, c’est un exploit que nous renouvelons chaque fois que nous croisons une personne connue. En effet, le visage a une organisation spatiale relativement similaire de ses traits ; malgré tout nous arrivons à mémoriser des milliers de données qui nous permettent de le distinguer et de lui donner une identité. Il s’agit d’une des capacités les plus développées chez l’homme. « A partir d’un visage nous sommes capables d’extraire une multitude d’informations sur la personne, essentielles pour les interactions sociales (âge, sexe, origine géographique, émotions, identité, intentions, etc.) et cela quel que soit l’angle de vue, les variations de la lumière ou la présence d’éléments extra-faciaux (chapeau, lunette…) » [1] et en moins d’une seconde.

Cette capacité en même temps si banale et si exceptionnelle peut être atteinte dans de nombreuses pathologies comme la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la prosopagnosie acquise ou la prosopagnosie congénitale.

Qu’est-ce que la prosopagnosie ?

Il s’agit de l’ « incapacité à reconnaître des personnes familières par leur visage et par l’incapacité à apprendre de nouveaux visages, associées à une capacité préservée à reconnaître un visage comme visage » Ce terme a été introduit pour la première fois par le psychiatre allemand Joachim Bodamer en 1947 afin de qualifier certains patients présentant un déficit isolé du traitement des visages. Il s’agit en fait d’un trouble hétérogène de sévérité variée.

Prosopagnosie chez les artistes

Dans une revue américaine, Brad Pitt confie que contrairement à ce qu’il peut faire paraître il n’est pas « égoïste et prétentieux ». Il n’arrive pas à reconnaître les personnes qu’il a déjà croisées auparavant, même lorsqu’il a eu de véritables relations, conversations avec ces personnes. Il pense souffrir de prosopagnosie (du grec prosopon (visage) a-gnosis (sans connaissance), absence des connaissances des visages.). « Tant de gens me détestent parce qu’ils pensent que je leur manque de respect ». J’ai décidé depuis un an de le dire aux personnes qui me contactent « OK, où nous sommes-nous rencontrés ? Les gens sont encore plus offensés… vous obtenez la remarque « comme vous êtes égoïste, prétentieux … Mais c’était un mystère pour moi. Je ne peux pas saisir un visage, pourtant yet I come from such a design/aesthetic point of view , Je vais aller me faire tester » [2]

Brad Pitt

Dans le nouveau film « Face Blind » (aveugle du visage, terme anglais utilisé pour désigner les personnes touchées de prosopagnosie), l’actrice Katherine Heigl (ex-star de la série Grey’s Anatomy) incarne une psychologue atteinte de prosopagnosie. Harcelée par un homme qu’elle ne peut désigner ou décrire, elle devra se battre pour convaincre les autres de la réalité du danger qu’elle court.

Katherine Heigl

Thierry Lhermite, acteur français, s’est porté volontaire pour jouer les cobayes d’une équipe de l’Inserm spécialisée dans l’étude du cerveau. Il est par ailleurs parrain de la Fondation pour la recherche médicale depuis 2004. Une des raisons de s’être proposé comme cobaye est qu’il souffre de prosopagnosie. Il existe différents degrés dans ce trouble, cela peut être une simple difficulté dans la reconnaissance d’une personne à l’impossibilité de la reconnaître. Parfois le patient s’appuie sur d’autres caractéristiques identitaires pour reconnaître une personne, un signe particulier qui la caractérise, la voix par exemple.
Thierry Lhermite confie à Philippe Vandel sur une radio nationale : « Quand pour la troisième fois, je me présente à quelqu’un qui m’a pourtant déjà dit dix minutes avant, « Je vous ai déjà vu », c’est horrible. Je mets alors cela sur le compte de la blague. En fait, c’était sincère ». L’acteur n’a même pas reconnu sa sœur, venue le saluer à bras ouverts.

Thierry Lhermite

Olivier Sacks, dans l’ouvrage qui a fait son succès L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, présente le cas clinique de Monsieur P, « musicien distingué, qui s’était rendu célèbre depuis des années comme chanteur puis comme professeur à l’école de musique locale. C’est là avec ses étudiants que certains problèmes étranges commencèrent à apparaître. Un étudiant se présentait, et Monsieur P. ne le reconnaissait pas, ou plus exactement, il ne reconnaissait pas son visage, c’était seulement au moment où l’étudiant parlait qu’il pouvait l’identifier d’après la voix. Ces incidents se multipliaient et suscitaient l’embarras, la perplexité, la peur – et parfois le rire. » Olivier Sacks [3] décrivait une prosopagnosie chez un musicien.

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