Répertoire et jeu du violon. Chapitre 7
La période romantique, Viotti, Kreutzer, Baillot, Paganini
Avec la période romantique, l’école Italienne laisse la place petit à petit à l’école Française avec Viotti grand pédagogue Italien venu vivre en France formant beaucoup de grands violonistes tels que : Rode, Kreutzer et Baillot.
Mais avant cela, il me paraît incontournable de parler de Paganini, ce grand virtuose, compositeur, interprète Italien que l’on peut considérer comme l’incarnation du baroque à son paroxysme.
Ses audaces techniques ont ouvert des voies dans lesquelles des compositeurs plus prestigieux se sont engouffrés.
Dans ses 24 caprices, il utilise des doubles-cordes, y compris dans les passages de virtuosité, un jeu sur des intervalles de dixièmes, des harmoniques artificielles (cf annexe), des pizzicati de la main gauche accompagnant un chant avec l’archet dans des tempi très rapide, du staccato, du saltato qui permet le rebond naturel de l’archet en bariolage sur les 4 cordes.
Ils n’ont d’ailleurs absolument rien perdu de leur actualité, demeurant toujours la base de travail dans les Conservatoires.
Revenons maintenant à l’école française avec Baillot, grand pédagogue qui associe ainsi la nouveauté avec le classicisme de la tradition. Il rédige en 1834 son traité monumental « L’Art du violon », qui fait toujours référence. Son impact de pédagogue est immense. Il enseigne au Conservatoire de Paris pendant près de cinquante ans et forme plusieurs générations de musiciens illustres. Ses séances de quatuors et de quintettes, qui lui valent un succès extraordinaire, attirent avec Berlioz ou Lizt le gratin musical parisien et font découvrir au public les grandes oeuvres classiques et contemporaines, spécialement celles de
Beethoven, dont il fût aussi le créateur à Paris du Concerto pour violon. Authentique pionnier de la musique de chambre en France, Baillot est reconnu en son temps bien au-delà des frontières, tant pour ses qualités d’interprète que de pédagogue.
Ses rencontres avec Haydn et Beethoven témoignent de sa célébrité synthétisant les influences italiennes et germaniques de ses prédécesseurs.