Répertoire et jeu du violon. Chapitre 7
La période baroque, les Maîtres italiens
Nous voyons apparaître les premiers virtuoses originaires d’Italie avec le compositeur Monteverdi et son Opéra ORFEO, ou bien en France avec Lully à la cour de Louis XIV dans un style bien distinct avec les Suites de danses.
En France, le répertoire et la technique violonistique évolue plus lentement qu’en Italie, le violon se libérant tardivement de l’association de la danse.
Il est l’instrument baroque par excellence et on peut dire que le compositeur Monteverdi fournit le point de départ de toute l’esthétique de la musique baroque.
L’influence de sa musique ainsi que la technique des musiciens qui la jouaient, fût importante, créant le lien entre le compositeur et l’exécutant, point fort dans l’histoire de la musique du Violon.
L’essor du Violon en Italie coïncide avec la mise en place de :
- la forme sonate
- la sonate d’église (da chiesa) comportant quatre mouvements (lent-vif-lent-vif)
- la sonate de chambre (da camera) construite à partir d’une série de Suites de danses.
- le développement de la monodie
- la technique de la basse continue
On peut dire que la virtuosité est associée principalement
- à l’art de l’ornementation
- et surtout à l’art de la diminution
C’est l’affirmation de la musique instrumentale où le violon prend davantage une place de soliste avec l’apparition du concerto grosso.
Corelli, compositeur et grand violoniste, en fût le maître et le chef de file d’une génération de violonistes italiens tels que, Vivaldi, Vitali, Pugnani…
Il est l’initiateur de la technique moderne du violon et la fera évoluer sans être tenté par la virtuosité pure.
Son style est une synthèse entre technique et expression.
Son art était fondé sur une conception selon laquelle le violon était l'équivalent instrumental de la voix humaine.
Il remplacera les effets brillants habituellement utilisés tels que : tremolo, pizzicato, col legno, sul ponticello par la présence de toutes les techniques de coups d’archets qui servent l’expression comme : moitié d’archet, ¼ d’archet, doubles cordes, détaché, lié, sautillé, martelé.
Le grand virtuose Tartini lui attribue cette observation :
« pour bien jouer, il est nécessaire de bien chanter »
