Répertoire et jeu du violon. Chapitre 7
La période baroque, en France et en Europe
En France en 1738, on peut retenir plusieurs violonistes pédagogues comme Michel Corrette et son traité « L’Ecole d’Orphée » dans lequel il nous dit :
« Il faut nécessairement poser le menton sur le violon quand on veut démancher, cela donne toute liberté à la main gauche, principalement quand il faut revenir à la position ordinaire. »
Le grand pédagogue Italien Geminiani dans son traité « L’art de jouer du violon » paru en 1751, s’adresse pour la première fois à des violonistes expérimentés jouant en solistes.
Il développe les doubles-cordes, une variété de coups d’archets et parle du déplacement de la main gauche jusqu’en 7ème position par la technique du démanché.
Puis en Autriche, Léopold Mozart et sa méthode de violon publiée en 1756, s’adresse davantage aux musiciens d’orchestre. Nous pouvons dire que tous les principes fondamentaux de la technique du violon sont développés.
Leurs traités sont tous deux très similaires mais chez celui de L. Mozart le domaine des coups d’archets et de l’articulation vont infiniment plus loin, écrivant son ouvrage sans connaître l’existence de celui de Geminiani qui le croyait être le premier du genre.
Nous ne pouvons pas oublier Pietro Locatelli, disciple de Corelli, l’un des plus brillants violonistes du milieu du 18ème siècle, qui porta la technique du violon bien au-delà des limites accessibles, particulièrement dans ses Caprices (cf lexique) où il accorde une prépondérance aux positions hautes avec toutes sortes d’effets techniques tels les bariolages (cf lexique), les doubles-cordes, dotant le violon du plus grand éventail de ressources qu’il n’ait jamais possédé.
Le grand Paganini s’en inspira bien sûr pour écrire ses propres 24 Caprices.
En France, Leclair représente l’apogée de l’école baroque française et ouvre le chemin de la période classique en exerçant une influence sur les violonistes au-delà du 18ème siècle, synthétisant les styles français et italien.
En Allemagne, concernant le répertoire pour violon seul, le compositeur J.S. Bach dans ses Sonates et Partitas est le seul à avoir développé totalement et magnifiquement l’écriture en un temps où la technique évoluait vers le paroxysme du style concertant (cf lexique). Avec lui, la polyphonie (cf lexique) cesse d’être un effet de jeu pour devenir la seconde nature de l’instrument jusqu’à influer sur l’évolution future de l’archet, de la courbe à la cambrure que nous lui connaissons.
De plus, elle est presque impossible à mettre en pratique : les accords (cf lexique) de trois ou quatre sons ne peuvent pas être tenus comme l’écriture l’exige. C’est une polyphonie virtuelle, une harmonie (cf lexique) de l’imaginaire exigeant de l’interprète une maturité d’esprit forte, ainsi qu’une vaste culture musicale.
A partir de la 2ème moitié du 18ème siècle, en Autriche, les Stamitz, grande famille de violonistes, mettent en place l’Orchestre à cordes, faisant du violon et de sa famille la base de l’orchestre. C’est la naissance de l’esprit Symphonique, dans lequel le timbre du violon n’est plus conçu en solo, mais en masse.
Fin du 18ème siècle, le violon devient le roi des instruments.