Pharyngocèle chez un trompettiste, comment le traiter, le prévenir ?
Pharyngocèle, une hernie de la paroi du pharynx
Le pharyngocèle est une hernie de la paroi latérale du pharynx, située dans le sinus piriforme ou le sillon épiglottique. Cette manifestation qui se révèle par une tuméfaction sur la face latérale du cou a été décrite pour la première fois par Wheeler et al. en 1886 chez un militaire qui était très fier de contrôler par sa seule voix une parade militaire.
On pouvait supposer qu’il devait s’époumoner pour animer ainsi cette manifestation.
Le cas plus récent décrit par C. Daultrey et al. est celui d’un trompettiste âgé de 51 ans. Lors de l’élaboration du son, quand le musicien souffle dans son instrument et que l’air pulmonaire vient butter sur l’embouchure métallique apparaît sur les faces latérales du cou un important gonflement.
Ce gonflement s’estompe lors de chaque pause lors du jeu même, à l’inspiration, pour réapparaître à l’expiration dans la situation de jeu.
L’examen clinique oriente fortement le diagnostic en direction d’un pharyngocèle lié à la pratique de la trompette. Ce gonflement se voit à l’instrument mais aussi lors d’une manœuvre de Valsalva (expiration sans expulser d’air par le nez et la bouche).
Les signes cliniques ressentis sont souvent absents ou mineurs, mais on peut rencontrer des problèmes de dysphagie, de douleurs lors de la pratique.
Les examens complémentaires tels qu’une radiographie simple de cette zone ou au barium (produit opaque) et une tomodensitométrie confirment le diagnostic. La nasofibroscopie dévoile le gonflement lors du jeu à la trompette, il est absent en dehors.
Le diagnostic différentiel doit être fait avec :
- le laryngocèle que l’on peut retrouver également dans des situations de jeu, ainsi que lors d’anomalies congénitales de la paroi
- un anévrysme ou phlébectasie de la veine jugulaire, qui va se présenter par une dilatation entraînant un gonflement cervical, mais cela dans un autre contexte
- un diverticule de Zenker, qui est une cavité pathologique communiquant avec la cavité de l’œsophage qui survient également dans un autre contexte, favorisé par un mauvais fonctionnement du muscle crico-pharyngé sur une zone de faiblesse de ce muscle.
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