Le répertoire classique, le jazz. Chronique d’un professeur de piano n°13
L’apport du jazz et de l’improvisation dans l’enseignement classique
J’essaie un peu de m’inspirer de la pédagogie du jazz dans mes cours, c’est difficile quand on n’est pas formé, je reste donc modeste. J’introduis quelques notions d’improvisation à travers des exercices ou j’incite à modifier un passage s’il y a un blocage technique (surtout quand nous travaillons des arrangements de musique de films, de chansons). En classique, on peut modifier pour le travail ou le plaisir mais pas pour jouer en public. Comme le souligne J.R. Lay, directeur d’école de musique : « L’improvisation est un argument supplémentaire pour aider à résoudre certains problèmes techniques, musicaux ou de personnalité ». Alfred Herzog (qui a ouvert une classe d’improvisation piano) souligne que « peu de professeurs sont capables d’enseigner l’improvisation à des premiers cycles (il y a un vide à combler) ». D’après Frédéric Stochl : « L’improvisation s’enseigne, mais une classe d’improvisation est une spécialité de plus, son but est plutôt de communiquer avec les autres et donc de la développer dans chaque classe. […] Certains musiciens sont parfaitement heureux avec le souci de la technicité et de l’écrit, l’improvisation pourrait peut-être ne pas les enrichir ».
Pour Michel Schneider, « certains musiciens seront paniqués à l’idée d’improviser car ils voient cela impossible pour eux. » Donc l’improvisation ne convient peut-être pas à tout le monde, je l’utilise avec parcimonie et dans la limite de mes compétences pour mes élèves (je ne désespère pas d’avoir le temps, un jour, de me former davantage à ces deux disciplines pour les inclure plus largement dans mon enseignement). Martial Solal a publié une méthode d’improvisation chez Salabert qui s’adresse à tous les musiciens (surtout ceux venant d’un milieu classique et souhaitant découvrir le plaisir d’improviser) ; son idée de base est simple : « Improviser est facile mais les choses se compliquent quand on doit se conformer à certaines règles ». Dans un premier temps, il propose seulement de changer quelques notes à une partition proposée, c’est ensuite que les choses se compliquent. Il dit : « Pour devenir un bon improvisateur, il faut connaître la musique, maîtriser son instrument et avoir acquis le sens du tempo, après, c’est une question de réflexe et de travail » (revue Piano n°11).
Nous sommes d’accord, le jazz et l’improvisation ne sont pas plus faciles que le classique.
(A noter que cet enseignement se fait au sein d’une Université à l’intention des étudiants)
Rédactrice : Patricia Cousin. Professeur de piano
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Texte extrait du mémoire réalisé dans le cadre du diplôme Médecine des arts®
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