La respiration dans la parole et le chant selon Tarneau
La diversité des mouvements respiratoires
Si, dans la respiration sans phonation, on constate un synchronisme des mouvements thoraciques et abdominaux. Il faut savoir qu’il existe, dans la parole et le chant, un asynchronisme de ces mêmes mouvements, parce que la cage thoracique peut travailler indépendamment du muscle diaphragme.
D’autre part, ce sont les seuls mouvements de nos parois abdominales qui révèlent la montée ou la descente du diaphragme, car celui-ci ne possède pas de sens musculaire et, en conséquence, son activité échappe à notre conscience. Il faut savoir que le mouvement même du diaphragme n’est pas obligatoirement reflété par les déplacements de la paroi abdominale. Aussi certains maîtres de chant qui préconisent la « respiration diaphragmatique » emploient-ils là un terme qui ne correspond à aucune réalité contrôlable à la vue ou au toucher.
On peut seulement dire que le diaphragme se contracte en même temps que les muscles de l’abdomen et que, du fait de l’augmentation de la pression viscérale, on peut très approximativement penser qu’il y a une concordance entre les mouvements d’abaissement et d’élévation du diaphragme et les mouvements d’avance et de recul des parois abdominales. En effet, l’exploration par les appareils prouve qu’il existe un asynchronisme presque constant : le mouvement expiratoire précède en général l’élévation du diaphragme ; chez quelques individus, c’est l’inverse qui se produit.
Comme le diaphragme est en position de repos relatif tout près de l’inspiration maxima, ceci explique la prédominance des mouvements thoraciques en inspiration et la prédominance des mouvements abdominaux en expiration (De La Camp).
Bilancioni a bien noté, par exemple, que les nourrissons à respiration surtout abdominale avaient une prédominance thoracique dans le cri. Pour prouver la diversité des modes respiratoires, il suffit de consulter tous les auteurs qui se sont occupés activement de cette question et qui ont examiné de nombreux et excellents chanteurs. C’est ainsi que Barth a montré que des mouvements respiratoires intenses et une phonation convenable pouvaient être obtenus avec de très petites modifications des parois thoraciques et abdominales. Ceci se comprend d’autant mieux que l’acte principal est celui qui est fourni par l’élasticité du tissu pulmonaire et, comme preuve, nous savons les difficultés qu’éprouvent les malades atteints d’emphysème pour maintenir leur son et garder leur emploi au théâtre.
On ne peut donc pas dire d’une façon absolue que le diaphragme travaille davantage à l’expiration, alors que la cage thoracique s’emploierait davantage à l’inspiration.
Si la sangle abdominale, comprenant le haut et le bas ventre, participe au réglage du débit aérien, comme le prouvent les études nombreuses sur ce point, il ne faut pas leur donner une importance absolue. Si la sangle abdominale faiblit ou vient à manquer, la respiration en souffre, parce que, le ventre s’affaissant, le thorax ne s’élargit plus. Mais ceci n’autorise pas de conclure que la seul tension abdominale règle le souffle expiratoire.
Il vaut mieux dire avec Schilling que le diaphragme fournit un surcroît de travail au temps expiratoire, que révèle seulement la tenue de la sangle abdominale. D’ailleurs, l’utilisation en expiration des muscles de la paroi abdominale montre que leur action est plus massive. Par contre, l’expiration surtout thoracique est plus dosable.
Schilling a bien noté que le type respiratoire est souvent variable en fonction de l’effort phonique. Si on chante rapidement des tons hauts et des tons bas de même intensité, on s’aperçoit que l’expiration est surtout abdominale pour les tons hauts et costale pour les tons bas, parce que le sujet s’efforce d’arrêter la rétraction costale pour les tons bas, en vue d’améliorer la résonance.
La boutique
Quiz
Somnolence, testez votre propension à vous endormir dans la journée ou en soirée
Accéder à notre quiz Accéder à tous nos quiz