Capsulite épaule droite et maladie professionnelle chez un musicien
Information complémentaire sur la capsulite rétractile
Qu'est-ce qu'une capsulite rétractile de l'épaule ?
La capsulite rétractile (ou épaule gelée, épaule bloquée, épaule douloureuse et enraidie) correspond à la rétraction de la capsule articulaire et des ligaments gléno-huméraux, qui se traduit par un enraidissement de l’articulation gléno-humérale (Nizard et Noel, 2000 [68]).
Comment évolue une capsulite rétractile ?
La capsulite rétractile évolue classiquement en trois phases : phase douloureuse, phase d’enraidissement et phase de récupération (Nizard, 2000 [1] ; Mazières et al., 2002 [2] ; Lubiecki et Carr [3]).
La phase douloureuse débute de façon très progressive et insidieuse. La
douleur est diurne et nocturne, elle peut être insomniante, et elle est augmentée par la mobilisation de l’épaule. Cette phase peut s’étendre sur plusieurs semaines à plusieurs mois (2 à 9 mois).
Dans la deuxième phase, la douleur passe au second plan tandis qu’apparaît une raideur de l’épaule. Cette phase peut également durer plusieurs mois (3 à 12 mois).
La troisième phase est une phase de récupération. La raideur régresse progressivement en 5 à 26 mois. L’évolution se fait en général vers la guérison complète, mais des séquelles sont fréquentes : persistance d’une limitation de la mobilité articulaire, de douleurs. La durée totale d’évolution est en 52 moyenne de 2 ans, mais elle peut être plus longue et les symptômes peuvent perdurer plusieurs années (Mitchell et al., 2005 [4] ; Manske et Prohaska, 2008 [5] ; Lubiecki et Carr [3]).
Comment se manifeste une capsulité rétractile ?
A la phase de raideur, on retrouve une restriction des mobilités actives et passives suivant un schéma capsulaire : la limitation en rotation externe est supérieure à la limitation en abduction , qui est elle-même supérieure à la limitation en rotation interne ; l’examen est douloureux (Harrington et al., 1998 [6] ; Mitchell et al., 2005 [4]).
Dans les premiers temps de la phase douloureuse initiale, on peut retrouver des signes de conflit sous-acromial et le tableau clinique peut amener à porter le diagnostic de tendinopathie de la coiffe des rotateurs (Manske et Prohaska, 2008 [5] ; Lubiecki et Carr [3]).
D’après Thomas (2003) [7], « la capsulite avec une véritable rétraction capsulaire doit absolument être différenciée d’une « épaule douloureuse et enraidie », définie comme toute épaule douloureuse ayant une réduction apparente de la mobilité. Ces épaules (...) correspondent à différentes pathologies telles que tendinopathies rompues ou non, calcifiantes ou non, omarthroses, dans lesquelles la sévérité de la douleur induit des phénomènes de contracture musculaire réflexes responsables de la raideur ». Cette distinction peut être difficile cliniquement aux stades initiaux de la capsulite rétractile, lorsque la douleur prédomine et que la raideur est encore modérée ; elle peut être aidée par l’injection de xylocaïne dans la bourse sous-acromiale.
Extrait de la thèse du docteur Marie DUCLOS
Marie DUCLOS Contribution de l’analyse des avis donnés par les Comités Régionaux de Reconnaissance des Maladies Professionnelles à l’évolution des tableaux de maladies professionnelles Thèse Médecine 2010
A noter que si la capsulite rétractile n'est pas considérée comme une maladie professionnelle, les tendinopathies de l'épaule inscrites au tableau 57 sont considérées comme maladie professionnelle
Bibliographie
[1]. NIZARD J, NOEL E. L’épaule douloureuse non traumatique. Paris : Masson ; 2000. 201 p.
[2]. MAZIERES B, CANTAGREL A, LAROCHE M, CONSTANTIN A. Guide pratique de
rhumatologie. 2ème éd. Paris : Masson ; 2002. 739 p. (Collection médiguides).
[3]. LUBIECKI M, CARR A. Frozen shoulder : past, present, and future. J Orthop Surg (Hong Kong). 2007 ; 15(1) : 1-3.
[4]. MITCHELL C, ADEBAJO A, HAY E, CARR A. Shoulder pain : diagnosis and
management in primary care. BMJ. 2005 ; 331(7525) : 1124-1128.
[5]. MANSKE R C, PROHASKA D. Diagnosis and management of adhesive capsulitis. Curr Rev Musculoskelet Med. 2008 ; 1(3-4) : 180-189. 3
[6]. HARRINGTON J M, CARTER J T, BIRRELL L, GOMPERTZ D. Surveillance case
definitions for work related upper limb pain syndromes. Occup Environ Med. 1998 ; 55(4) : 264-271.
[7].THOMAS T. L’épaule raide. In : HERISSON C, FOUQUET B, Coord. Ceinture scapulaire et pathologies professionnelles. XXXIèmes Entretiens de médecine physique et de réadaptation ; 7 mars 2003 ; Montpellier, France. Paris : Masson ; 2003. p. 123-127. (Collection Pathologie locomotrice et médecine orthopédique).
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