Capsulite épaule droite et maladie professionnelle chez un musicien
Capsulite épaule droite et maladie professionnelle chez un violoniste
Question
Une capsulite idiopathique de l’épaule droite chez un violoniste peut-elle être considérée comme professionnelle ?
Réponse
Une pathologie idiopathique n’a, par définition, pas de cause.
Quand vous demandez si une atteinte de l’épaule droite chez un violoniste peut être considérée comme professionnelle, vous pensez sans doute à sa reconnaissance en tant que maladie professionnelle. Pour bénéficier de cette reconnaissance il faut tout d’abord être salarié, puis que la pathologie soit inscrite au tableau des Maladies Professionnelles du Régime Général (les fonctionnaires ou assimilés comme les professeurs de conservatoire ou musiciens des opéras et formations musicales des grandes villes bénéficient, si l’on peut s’exprimer ainsi, d’un régime particulier reprenant le tableau du régime général).
Les pathologies de l’épaule sont décrites au tableau 57 paragraphe A du RG qui a été modifié plus récemment par le décret n° 2011-1315 d'octobre 2011.
La déclaration de maladie professionnelle (MP) doit être faite par le patient sur un document qu’il peut trouver auprès de sa CPAM, sur lequel il indique le nom de la pathologie apparaissant sur le tableau 57. Il doit joindre deux certificats médicaux, sur lesquels doit apparaître l’intitulé exacte de la MP, tel qu’il est écrit sur le tableau.
Il est important aussi que figure sur ce certificat le délai de prise en charge, qui correspond au délai existant entre l’exposition professionnelle et le moment où le médecin a constaté la pathologie ; ainsi pour les tendinopathies aiguës de la coiffe des rotateurs, la constatation médicale doit avoir été faite dans un délai de 30 jours suivant l’exposition professionnelle.
Le troisième critère indispensable à la reconnaissance de la MP est que les mouvements exécutés lors des gestes professionnels correspondent bien à ceux indiqués dans le tableau ; pour cette même pathologie vous constaterez qu’il est exigé une abduction d’au moins 60°, ce qui est bien le cas pour l’épaule droite d’un violoniste, mais pendant au moins 3 h 30 par jour en cumulé ; ce temps peut être indiqué par le médecin s’il connaît votre poste de travail (par exemple votre médecin du travail), et sera vérifié par un contrôleur de votre caisse d’assurance maladie.
Dans le cas où la pathologie présentée parait bien découler du geste professionnel mais qu’elle n’est pas inscrite sur un tableau, il existe un autre recours qu’il est sous certaines conditions possible de faire auprès de la Commission Régionale de Reconnaissance des Maladies Professionnelles qui jugera du lien entre le geste professionnel et la maladie.
Vous trouverez ci-dessous le tableau 57 des Maladies professionnelles du Régime Général.
Comme vous pouvez le constater, la capsulite de l’épaule ne figure pas sur le tableau des MP, et a priori, elle ne devrait pas être retenue à ce titre. La capsulite peut évoluer vers une limitation d’amplitude des mouvements de l’épaule. Dans les deux tiers des cas, on ne trouve pas d’origine, si ce n’est une dystonie neurovégétative (que l’on appelle aussi neurotonie, correspondant à un déséquilibre bénin du fonctionnement du système nerveux autonome ; ce terme ne doit pas être confondu avec la dystonie fonctionnelle du musicien, il s’agit d’un trouble tout à fait différent). Certains auteurs retrouvent un traumatisme, une affection cardiovasculaire, neurologique, pulmonaire, voire la prise de certains médicaments.
Tableau 57 des maladies professionnelles concernant l'épaule
Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail
Date de création; décret du 2 novembre 1972
Dernière mise à jour; décret du 1er aout 2012
Désignations de la maladies | Délai de prise en charge | Liste limitative des travaux susceptible de provoquer ces maladies |
A. Epaule | ||
Tendinopathie aiguë non rompue non calcifiante avec ou sans enthésopathie de la coiffe des rotateurs. | 30 jous | Travaux comportant des mouvements ou le maintien de l'épaule sans soutien en abduction (**) avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins 3h30 par jour en cumulé. |
Tendinopathie chronique non rompue non calcifiante avec ou sans enthésopathie de la coiffe des rotateurs objectivée par IRM (*). | 6 mois sous réserve d'une durée d'exposition de 6 mois) | Travaux comportant des mouvements ou le maintien de l'épaule sans soutien en abduction (**): - avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins deux heures par jour en cumulé ou - avec un angle supérieur ou égal à 90° pendant au moins une heure par jour en cumulé. |
Rupture partielle ou transfixiante dze la coiffe des rotateurs objectivée par IRM (*) | 1 an (sous réserve d'une durée d'exposition d'un an) | Travaux comportant des mouvements ou le maintien de l'épaule sans soutien en abduction (**): - avec un angle supérieur ou égal à 60° pendant au moins deux heures par jour en cumulé ou - avec un angle supérieur ou égal à 90° pendant au moins une heure par jour en cumulé. |
(*) Ou un arthroscanner en cas de contre-indication à l'IRM
(**) Les mouvements en abduction correspondent aux mouvements entraînant un décollement des bras par rapport au corps.
rédacteur Docteur Didier Martin pour Médecine des Arts
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Revue Médecine des Arts N°95 Santé physique et mentale des musiciens
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