Bono, Un accident de vélo et ses conséquences sur la pratique de la guitare
Conséquences du type de lésions sur le nerf
Anatomie pathologique
Lésions des nerfs avec ou sans solution de continuité
On distingue s'il existe ou non une ouverture de la gaine du nerf.
1. Les lésions avec solution de continuité au niveau de la gaine : sections complètes ou incomplètes, ruptures totales ou partielles. Les conséquences de ces lésions sont :
- la dégénérescence wallérienne du segment distal, elle débute quelques heures après la section, intéresse l’ensemble du segment d'aval et ainsi que quelques millimètres du bout proximal jusqu’au 1er noeud de Ranvier ; elle comporte la désintégration de l’axone au niveau de chaque fibre, qui contraste avec la conservation de la gaine de Schwann.
- la régénération nerveuse se fait à partir du bout proximal et débute dès les premiers jours qui suivent l’accident
- lorsque les deux tranches de section sont affrontées par une suture, les ramifications névritiques provenant du bout proximal sont attirées par les « gaines vides » du bout distal : les néo-axones progressent ensuite dans ces gaines à la vitesse de un à deux millimètres par jour. Des erreurs d'aiguillage sont responsables de la qualité imparfaite de la récupération et sont d’autant plus nombreuses que le siège de la lésion est haut situé ; il ne faut pas que le délai de réinnervation soit trop long, car les muscles dénervés trop longtemps se sclérosent ;
- en l'absence d'affrontement des tranches nerveuses, la prolifération de tissu conjonctif de voisinage s'oppose à la progression des néo-axones qui prolifèrent sur place et sont à l'origine d'un névrome.
2. Dans les lésions sans solution de continuité au niveau de la gaine, l'intégrité de la gaine n'exclut pas la possibilité de lésions importantes des axones ;
- la contusion peut n'entraîner qu'une simple sidération, mais peut également provoquer la rupture de certaines fibres ou leur compression du fait d'un hématome développé dans la gaine elle-même ;
- la compression peut s'accompagner de rupture d'un certain nombre de fibres nerveuses ;
- l'élongation comporte généralement la rupture d'un grand nombre de fibres. La classification de Sunderland a l'avantage de ne tenir compte que de l'importance des dégâts au niveau des axones ; elle distingue plusieurs types de lésions nerveuses.
Classification des lésions nerveuses
- la neuropraxie qui désigne la sidération nerveuse sans lésion anatomique ; le pronostic est excellent.
- l'axonotmésis désigne la rupture des axones, mais sans interruption, des enveloppes schwanniennes, condition idéale pour une régénération spontanée : il n'y a pas de risque d'erreur d'aiguillage ;
- le neurotmésis : interruption complète de tous les éléments du nerf par section ou rupture complète ;
Diagnostic des lésions nerveuses
1. Pour ne pas méconnaître une lésion nerveuse
- il est essentiel d'explorer cliniquement le territoire sensitif et moteur d'un nerf sur le trajet duquel existe une plaie des parties molles ;
- l'existence de lésions squelettiques, associées par l'impotence fonctionnelle qu'elle provoque, gêne souvent la recherche du déficit sensitivomoteur ; il est essentiel de faire constater le déficit par le blessé et son entourage avant toute manoeuvre de réduction (intérêt médico-légal, à consigner dans le dossier médical).
2. L'appréciation de la nature de la lésion nerveuse est difficile d'emblée
- certes, hypoesthésie et parésie témoignent avec certitude d'une lésion incomplète ; par contre, une anesthésie avec paralysie complète peut être en rapport aussi bien avec une neuropraxie qu'avec un neurotmésis ;
- en cas de plaie, l'exploration chirurgicale peut préciser la nature de la lésion ; par contre, en cas de traumatisme fermé, l'exploration est rarement indiquée ; c'est le plus souvent évolution des signes,qui permet de préciser la nature de la lésion.
Le diagnostic précis et rapide est important car il va conditionner en partie le pronostic. Concernant le musicien et les artistes en général, c'est dans le cadre pluridisciplinaire que l'on envisagera le problème. La priorité peut être dans certains cas l'acte chirurgical, mais cela dépend du type d'atteinte lésionnelle ; une simple compression nerveuse ponctuelle de courte durée ne nécessitera pas un acte chirugical.
La prise en charge globalisante, le soutien psychologique sont nécessaires pour donner toutes les chances à l'artiste pour reprendre la pratique artistique dans les meilleures conditions.
Rédacteur Docteur A. Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
Médecine des arts est une marque déposée®, Copyright Médecine des arts©
Bibliographie
- Chammas M, Lacombe F, Coulet B. Traumatismes des nerfs périphériques. Conférence. La retranscrition de cette conférence a été reprise en grande partie pour la partie : rappel anatomique, anatomie pathologique et diagnostic des lésions nerveuses
- Feinberg JH. Spielholz NI. Peripheral nerve injuries in the athlete. Human kinetics. 2003. 265 pp.
Médecine des Arts®
715 Chemin du Quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)6 84 14 82 60
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com
Médecine des arts® est une marque déposée
Copyright Médecine des arts©
La boutique
Revues
Revue Médecine des Arts N°95 Santé physique et mentale des musiciens
17,00 € Accéder à la boutiqueLa boutique
Revues