Troubles temporo-mandibulaires et douleurs musculo-squelettiques chez les artistes, musiciens, danseurs, chanteurs

Articulation temporo-mandibulaire

« L'articulation temporo-mandibulaire est complexe, elle met en présence le condyle temporal et le condyle mandibulaire. Il s'agit d'une diarthrose bicondylienne à disque interposé. » L'ATM a deux compartiments, le compartiment temporo-discal et le compartiment disco-mandibulaire.

« Les deux compartiments qui composent l’articulation sont les cavités articulaires supérieure et inférieure, c’est le disque articulaire qui sépare les deux cavités. Chaque compartiment est tapissé par sa membrane synoviale (supérieure et inférieure) qui sécrète la synovie, liquide visqueux qui sert à lubrifier l’articulation et à amortir les chocs.

Du point de vue de la stabilité ligamentaire, il est important de nommer quatre ligaments : le ligament latéral externe (ou latéral ou temporomandibulaire), le ligament latéral interne, le ligament stylo-mandibulaire et le ligament sphéno-mandibulaire. » [1]

Cette articulation permet les mouvements de la mandibule dans les trois axes de l'espace. Les ATM sont des articulations particulièrement mobiles (10 000 mouvements environ par jour). L'ATM est l'articulation la plus sollicitée du corps humain et par conséquent son bon fonctionnement est nécessaire dans certaines activités quotidiennes y compris la pratique de certains instruments de musique ou de pratiques artistiques en général.

Dysfonction temporo-mandibulaire

Dysfonction temporo-mandibulaire (DTM) est une appellation qui désigne un ensemble de troubles structurels et fonctionnels de l'articulation temporo-mandibulaire et/ou les muscles masticateurs, de la tête et de la nuque, ainsi que les composantes des tissus contigus.

Ces troubles sont parfois désignés par d'autres termes : désordre temporo-mandibulaire, syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (SADAM) ou encore ADAM (algies et dysfonctionnements de l'appareil manducateur).

Les DTM sont la première cause de douleurs myo-faciales, la troisième cause de douleurs chroniques après les maux de tête et les douleurs du dos (rachidiennes).

Il s'agit d'un syndrome multifactoriel sur le plan étiologique, qui se manifeste principalement par une triade symptomatique évocatrice de troubles musculo-articulaires réunis sous l’acronyme BAD :
- Bruits articulaires tels que craquement, crépitement
- Algies : douleurs aiguës et plus volontiers chroniques, tension, crispations, trismus
- Dyskinésies : anomalies cinétiques, limitation d'ouverture buccale, déviation. Ces principales caractéristiques peuvent se retrouver seules ou associées entre elles.[1]

« Les dysfonctionnements de l’ATM sont classés en deux catégories : extra-capsulaires et intracapsulaires.

Les dysfonctionnements extra-capsulaires sont principalement liés aux muscles masticateurs. En effet, le stress et le grincement des dents pendant la nuit (bruxisme) entraînent des hyperactivités musculaires qui conduisent à la fatigue et à des spasmes musculaires. Celles-ci provoquent des douleurs et des troubles de l’ATM.

Les dysfonctionnements intra-capsulaires sont liés aux tissus de l’articulation elle-même tel que le disque, la membrane synoviale… La luxation antérieure du disque est la forme la plus fréquente de ces dysfonctionnements. Elle se définit par une position du disque plus antérieure par rapport à sa position normale. Si le disque récupère sa position normale au cours de l’ouverture, la luxation est dite réductible et dans le cas contraire, elle est dite non réductible. Les origines de ces luxations ne sont pas totalement connues. Elles peuvent être d’origine traumatique, dues à des accidents ou des ouvertures prolongées de la bouche. L’hyperactivité musculaire est aussi supposée jouer un rôle dans le développement de la luxation. »[3]