Risques électriques et pratiques artistiques

Accident électrique du musicien Moby

Le troisième cas est arrivé à un musicien qui n’est pas anonyme et je n’ai pas eu l’occasion d’intervenir. Cet accident est singulier, il est arrivé à l’intérieur d’un local alors que le musicien, Moby, jouait sur une guitare acoustique. En juin 2011, Moby devait faire une petite intervention dans la galerie Reflex à Amsterdam. Le musicien monte sur une table qui sert de scène improvisée et il se heurte à une ampoule aux fils dénudés. Un peu groggy, hébété, il descend de la table, l’air étrange, s’effondre sur le sol et s’évanouit. Les journalistes et les photographes n’ont pas de réflexes de secouristes, ils n’ont été que surpris. Heureusement, l’accident est resté sans gravité pour le musicien ; après quelques instants de fonctionnement « à vide », le musicien, quelque peu remis, a repris sa guitare pour prolonger la séance de photo.

Le musicien dira plus tard sur son compte Twitter : « Oui, je me suis électrocuté pendant un concert à la galerie Reflex à Amsterdam". Il rassure ses fans en ajoutant que de toutes manières l’électricité peut avoir des effets « bénéfiques ». « Je me sens bien maintenant, j’ai peut-être bénéficié accidentellement d’une thérapie par électrochoc. »
Mais tous les artistes ne s’en sortent pas aussi bien, et sans épiloguer sur le sujet bien connu d’un accident électrique en dehors de la scène, Claude François, on doit dire que la sécurité n’est pas qu’une réflexion à mener, c’est une pratique qui doit être intégrée dans notre vie professionnelle et extraprofessionnelle. Anticiper de manière naturelle les risques, cela demande de l’entraînement, notamment durant la période d’apprentissage ; les écoles, les conservatoires doivent enseigner cette prévention qui par la suite deviendra systématique et souvent sans effort, ni perte de temps.

La sécurité, insuffisamment traitée par les artistes, musiciens, plasticiens, circassien etc.

L’organisation des concerts et la mise en place de la scène s’est professionnalisée et cela est en général profitable à la sécurité. Mais l’attention doit être toujours présente.
Des quatre musiciens des Pink Floyd, Nick Mason est le seul à avoir vécu la totalité de cette aventure. Dans son ouvrage sur le groupe musical, il parle souvent des éclairages. Au début du groupe, les techniciens avaient de maigres talents sur le plan de l’éclairage et plus encore de la sécurité. Voici ce que raconte Nick Mason, cet incident se déroule lors de la tournée des Pink Floyd à travers le Royaume-Uni au printemps 1969 qui devait se terminer au Royal Festival Hall, lors d’un événement intitulé "More furious madness from the massed gadgets of Auximenes". "Le concert fit date. Ce fut aussi l’un de mes préférés, tout comme Games for May.

Ce ne fut certainement pas le cas pour David qui, à cause d’un mauvais branchement électrique, reçut une décharge qui le projeta de l’autre côté de la scène et le laissa tremblant jusqu’à la fin de notre prestation. Cet incident nous incita à enrichir nos spectacles de performances d’art vivant. Peter Dockley, un ancien ami du Hornsey College of Art, jadis résident temporaire de Stanhope Gardens, avait créé un costume de monstre. Affublé d’un masque à gaz et équipé d’énormes parties génitales qui dissimulaient un réservoir d’eau, le monstre urinait sur le premier rang de l’auditoire. Le costume fit son effet lors de notre interprétation de The labyrinth, air plutôt sombre et glauque pendant lequel Peter qui jouait le rôle du monstre se glissait dans le public en urinant tandis que le système quadriphonique envoyait des sons de gouttes qui tombent ! Une malheureuse jeune fille, probablement sous influence chimique, se retourna pour découvrir, assise à côté d’elle, l’horrible créature. Elle hurla et se précipita hors de la salle : nous n’avons plus jamais eu de ses nouvelles, même pas par le biais d’un avocat" [1].

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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