Pochette
Collections de Musée
Mais c’est surtout dans les collections du Musée du Conservatoire qu’on peut admirer de magnifiques spécimens de ces gignes minuscules. Celle qui porte le n° 104 est agrémentée d’une tête de femme ; le fond est en bois de cèdre et les chevilles sont enrichies de grenats. Tout à côté s’étalent d’autres pochettes en ébène, en ivoire, en écaille et même en roseau ; les têtes représentent des visages de négrillons naturellement enlevés dans de petits blocs d’ébène ou des figures de moines en ivoire encapuchonnés dans l’ébène ; les dos sont garnis d’incrustations en matières précieuses. L’une d’elles de très grand format, porte une étonnante tête figurée d’ours coiffé de la couronne ducale.
La pochette a figuré en haut lieu, si nous en croyons Castil-Blaze : M. Vidal, ancien chef d’orchestre de notre théâtre italien, dit l’auteur de Molière musicien, possède la pochette de Louis XIV. Elle est toute couverte de fleurs de lys d’or. » Qu’est devenu ce royal bijou ?
Il nous a été impossible de le savoir. Nous n’avons pas trouvé, il est vrai, sous une vitrine de l’Hôtel de Cluny et portant le n° 7012 du catalogue, une fort jolie pochette en écaille, couverte d’incrustations d’argent. Au bas de la touche figure, aussi incrusté, l’écusson de France timbré de la couronne royale et entouré par deux branches de laurier. Ne serait-ce point l’objet auquel Castil-Blaze fait allusion, et l’imagination méridionale du trop fantaisiste critique ne lui aurait-elle pas fait voir un semis de fleurs de lys d’or là où se trouvent simplement les trois emblèmes de l’ancienne monarchie ? L’hypothèse n’a rien que de très vraisemblablement pour qui sait le peu de fonds qu’il convient de faire des assertions de Castil-Blaze.
A la vente Samary, une des plus importantes qui aient eu lieu dans ces dernières années, plusieurs pochettes furent mises sur la table du commissaire-priseur. Voici la description de deux d’entre elles :
« Charmante pochette du XVII° siècle, plaquée d’ébène et se terminant par une tête de négrillon sculptée en ronde bosse ; elle est signée Matthus Hoffman tot. Antwerpen. Le tire-cordes, en argent gravé, est décoré d’une figure d’ange tenant un médaillon mongrammé. »
« Autre petite pochette du XVII° siècle, terminée par une tête de femme et incrustée de fils d’argent en torsade ; elle porte le nom de Antonius Medaro Mancy. La caisse est pentagonale ; les chevilles, la touche et le tire-cordes sont en bois d’ébène, le sillet en ivoire. Pièce remarquable de forme et dans un parfait état de conservation ; elle est accompagnée de son archet et d’un étui en chagrin. »
Tout récemment, à une vente de l’Hôtel Drouot, on en a vu adjuger une exquise, ainsi désignée sur le catalogue : « Petite pochette du XVIII° siècle en vernis Martin, à médaillons, paysages et amours musiciens, corbeilles et guirlandes de fleurs en couleur sur fond jaune. »
Elle a trouvé preneur à 1,450 francs.
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