Maladie d’Osgood-Schlatter chez le danseur
Quels sont les traitements et la prévention de la maladie d'Osgood-Schlatter ?
Le traitement de la maladie d’Osgood-Schlatter
Le repos
C’est le traitement essentiel de cette affection. Ce repos est nécessaire durant la poussée douloureuse. Il va dépendre de divers paramètres tel que l’importance des symptômes, la nature des images radiologiques, la présence ou non d’un décollement. L’arrêt va être ajusté aux éléments cliniques et radiologiques, mais également à la capacité à respecter une gestion appropriée de l’activité inductrice du trouble, en l’occurrence la danse, la gymnastique artistique, le cirque.
Ce repos peut être indispensable notamment pendant une période hyperalgique. La difficulté majeure réside dans la non-acceptation de cette phase de repos temporaire qui peut par ailleurs être anxiogène. Le jeune danseur ou circassien devra parfois être accompagné dans cette phase sur le plan psychologique et on devra veiller à être à son écoute afin d’éviter un risque de dépression.
Cette période de repos devra être mise à profit pour établir un diagnostic « pédagogique », en terme quantitatif et qualitatif de la pratique artistique. En effet autant dans le dépistage précoce, dans la prévention et la gestion de l’affection, le facteur pédagogique est un facteur important comme dans toute les technopathies artistiques, le facteur P, comme P – pénalisant ou le facteur P + comme positif, sont des éléments essentiels à la mise en place d’un apprentissage préprofessionnel mais également pour une pratique amateur en limitant les risques. La douleur durant les apprentissage n’est pas un élément favorable à la poursuite d’une pratique amateur à l’âge adulte et l’incapacité physique est une des causes fréquentes de l’arrêt de la pratique en danse professionnelle. Ce repos est l’occasion également d’apprendre des exercices d’échauffements et d’étirements adaptés à cette période, d’apprendre la gestion du temps, l’aménagement de pauses, du rythme et de l’intensité des exercices qui sont les facteurs inducteurs majeurs de l’affection.
Les anti-inflammatoires
Si le repos est en général suffisant, les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens locaux peuvent être utiles, mais ces derniers ne doivent pas être un facteur de reprise précoce ou d’hypersollication supplémentaire du fait de la diminution du symptôme douloureux.
La cryothérapie
peut être également prescrite pendant la période inflammatoire.
La physiothérapie
Elle n’est pas indispensable, mais dans le contexte de pratique préprofessionnelle elle paraît particulièrement utile. La prise en charge rééducative consiste notamment en un travail d’extensions et d’étirements du droit antérieur. Les étirements musculaires sont conseillés pour essayer de diminuer les contraintes d’un muscle « trop court » (soit le quadriceps, soit les ischiojambiers, soit les deux).
Dans des cas bien spécifiques, dans la mesure où le repos n’apporte pas de soulagement ou si la douleur est d’emblée importante, et si le sujet a de grandes difficultés à respecter les postures de repos, on immobilise le genou en extension pendant 4 à 6 semaines. Mais ces situations restent exceptionnelles.
Les attelles rigides amovibles de décharge ne sont pas indiquées car elles risquent d’entraîner une amyotrophie et une raideur du genou. Elles n’ont jamais prouvé leur utilité.
Prévention de la maladie d’Osgood-Schlatter
Elle tient pour beaucoup à des composantes individuelles et organisationnelles, techniques de la pratique artistique, environnementales. Les périodes de croissance sont des moments de fragilité, un suivi médical personnalisé est indispensable dès que l’on aborde les pratiques à un certain niveau d’intensité et de fréquence. Un thérapeute spécialisé pourra faire un prébilan avant la prise de l’activité et assurer un bilan régulier attentif aux signes précurseurs.
Les connaissances acquises par le professeur sur la physiologie de l’activité physique de l’enfant font partie de cette prévention. Il doit adapter la pratique, le programme d’exercices à la physiologie de l’enfant. Il pourra intervenir en relation avec le spécialiste médical pour adapter la reprise et éviter la récidive. Mettre en place également les exercices de préparation de l’activité avec un programme individualisé.
Les pratiques doivent être réalisées dans des locaux adaptés sur le plan thermique et de ventilation. Les sols devront être adaptés à la pratique en question, un sol dur va jouer un rôle favorisant non négligeable de troubles musculo-squelettiques.
Il sera utile de mesurer l’impact psychologique de l’affection et des thérapies mises en place, notamment lorsqu’il y a une période de repos exigée. La danse est une pratique surinvestie affectivement par l’enfant, mais aussi par les parents et souvent le professeur. Ces pratiques font l’objet de concours, examens, de sélections qui sont autant de périodes d’augmentation de l’anxiété et de l’angoisse, voire de culpabilité. On a pu décrire de véritables tableaux dépressifs chez des enfants hyperactifs et investis dans leur pratique auxquels ont avait prescrit un repos prolongé. L’arrêt prolongé entraîne par ailleurs une fonte musculaire et une difficulté supplémentaire lors de la reprise. C’est une raison supplémentaire de ne pas « penser » cet pause temporaire comme une période vide, mais plutôt comme un moment pour mener une réflexion sur l’activité tout en mettant en place des mesures préventives actives qui permettent à l’enfant de ne pas rester à l’écart du groupe ou du moins durant la période la plus brève. Mais cela exige des thérapeutes compétents, vivement intéressés par les pratiques en question et prêts à travailler avec le professeur de danse.
Rédacteur Docteur A.Arcier président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie
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