Le Royal Opera House condamné à indemniser un altiste pour un traumatisme auditif
Conséquence juridique de cette décision sur la prévention auditive du musicien
Pour le correspondant juridique de la BBC, cette affaire aligne de fait le travail au sein de l’orchestre ou de n’importe quelle salle de concert, à tous les autres environnements de travail tel qu’un atelier industriel.
« Parce qu'aucun musicien classique n'a poursuivi un orchestre pour choc acoustique avant M. Goldscheider, c’est devenu une sorte de mythe que les salles d'orchestre et les salles de concert soient dispensés de protection acoustique.
Ce mythe était alimenté par les stratégies de défense des employeurs en la matière arguant du fait que le « produit » de l’orchestre (c’est-à-dire la musique) avait une grande valeur artistique et que certains dommages causés par le bruit à ceux qui le produisaient étaient acceptables.
Mais la décision de la Cour d'appel vient de dissiper ce mythe. Les employeurs et les organisateurs devront désormais mettre en place des processus pour évaluer le bruit et anticiper les hausses soudaines des niveaux de bruit. Ils devront alors prendre toutes les mesures raisonnablement pratiques pour prévenir les troubles résultant du bruit.
Alex Beard, directeur général du Royal Opera House, s'est dit heureux que le tribunal ait accepté son argument selon lequel il n'était pas « raisonnablement possible pour les musiciens d'orchestre de porter une protection auditive à tout moment pendant les représentations et les répétitions ».
Une telle mesure, telle que recommandée dans la décision initiale de la Haute Cour, serait « complètement irréalisable, avec des conséquences potentiellement dévastatrices et d'une portée considérable pour l'ensemble du secteur », a-t-il déclaré.
Alex Beard a rajouté que le Royal Opera House travaillerait avec son équipe juridique pour envisager la prochaine étape à ce sujet.
« Il s'agit d'un cas sans précédent et inhabituellement complexe pour les industries de la musique en direct et du théâtre et nous continuerons à travailler en collaboration avec d'autres institutions culturelles pour encourager et mettre en œuvre les meilleures pratiques dans le secteur », a ajouté M. Beard.
L'avocat de M. Goldscheider a précisé que : « La musique vivante et la production artistique de qualité peuvent être gâchées en transformant le son en bruit. La protection auditive individuelle n'est pas toujours praticable et n'a « jamais été conçue pour être la solution complète ».
Prévenir les troubles auditifs chroniques et aigus des musiciens demande une réflexion globale qui va bien au-delà de la protection individuelle et qui intègre l'environnement du musicien, l'architecture, les répertoires, l'organisation spatiale de l'orchestre, le temps d'exposition selon les répertoires.
18/04/2019
Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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