La résilience, une capacité à développer chez les artistes, musiciens, danseurs, chanteurs, circassiens
Comment expliquer qu’un individu est plus ou moins résilient ?
Le modèle de vulnérabilité apporte des éléments de compréhension. Cette dimension psychologique « évoque des sensibilités et des faiblesses réelles et latentes, immédiates et différées pour entreprendre [3], des prédispositions d’ordre génétique ou psychologique." Afin de clarifier les notions de vulnérabilité et d’invulnérabilité. James Anthony (1980) [4] a emprunté le modèle des poupées de Jacques May. Il a alors utilisé la métaphore des trois poupées faites de verre, de plastique et d’acier. Elles sont toutes les trois exposées au même risque, elles reçoivent un coup de marteau aussi fort. Ainsi la première se brise complétement, la seconde porte une cicatrice indélébile, tandis que la dernière résiste » [5]. Pour autant, ce modèle n’est pas satisfaisant, il néglige le processus, l’environnement. En effet la poupée a pu être protégée, ou se protéger. Une protection qui l’enveloppe, une couche protectrice qui va symboliser la prévention et la résistance active (mécanismes de défenses, capacités de coping).
La résilience se situe dans une conjonction de facteurs complexes qui tient au sujet lui-même ainsi qu’à son environnement, « c’est donc, à la fois un processus psychologique interne aux individus, et c’est aussi un processus d’interactions entre ces personnes et les dimensions sociales, culturelles, économiques de la société… C’est un processus de rebondissement créatif », pour redonner un sens et de la valeur à sa vie personnelle et sociale.
Etre résilient, c’est pouvoir reprendre le chemin de la vie, avec ses désirs, ses envies. L’artiste plus qu’aucun autre se trouve dans un espace de grand vide lorsque ce qui fait l’essence même de sa pratique et qui fait sens sur le plan de la créativité, du plaisir, du désir est altéré par un accident, une maladie. Car la pratique d’un art n’est pas une activité comme une autre, elle est centrale pour le sujet, essentielle et donc paraît exister sans aucune autre alternative. Néanmoins, cette transformation devra s’opérer chez le sujet artiste pour qu’il puisse se projeter dans l’avenir et entreprendre. « L’acte d’entreprendre est vital » (Boris Cyrulnik in Acteurs de l’Economie N° 67/ Juin 2007). Si je n’entreprends pas, c’est que je suis ligoté au présent, donc je n’anticipe pas, je n’ai pas de projet d’existence, je ne suis pas capable de progrès ». Il faut comprendre ces mots dans leur dimension symbolique.
- « Entreprendre, c’est donc aussi amorcer un changement d’histoire, de son histoire, par le fait même que l’individu change de posture, de statut. Cette transformation amène la personne à jouer un rôle nouveau et lui permet d’instaurer une nouvelle dynamique relationnelle et sociale. L’entrepreneur se trouve en position de transmettre de l’énergie et du pouvoir de transformation à d’autres…
- Entreprendre, c’est vouloir se redonner à soi-même une place, un rôle, une aspiration pour créer son avenir, pour façonner son parcours…
- Entreprendre, c’est se lancer dans l’inconnu en comptant sur soi et en se donnant une approche très affûtée de l’environnement, en s’appropriant la connaissance de l’environnement, en s’appuyant sur ses ressources personnelles, en créant de nouveaux liens avec l’entourage, en osant être soi-même…
- Entreprendre, c’est se prouver à soi-même que l’on est créateur d’initiatives, de démarches, de choix, d’objectifs, de décisions clefs.
- Entreprendre, c’est se créer des opportunités de victoire sur soi… pour se donner un nouveau cap dans sa vie professionnelle et bien souvent personnelle. » [6]
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Quelle est votre anxiété avant cette représentation publique (scène, jury, concours...) Test 1. Genre masculin
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