La libido. Psychanalyse. Chapitre 2.
le stade oral de la libido
Évolution de la libido
Les pulsions sexuelles se manifestent par des activités en rapport avec l’organisation physiologique du sujet et les influences de l’entourage et du monde extérieur. Il en résulte que, au cours du développement de l’enfant, se succèdent plusieurs stades d’organisation libidinale dont chacun est marqué :
- 1. par la prépon dérance d’une région particulière du corps comme siège d’une excitation d’un type spécifique, et qu’on nomme une zone érogène.
- 2. par une certaine disposition psychologique, en rapport avec l’évolution psychoaffective du sujet.
L’étude de l’évolution chronologique de la libido est capitale du point de vue de la psychanalyse, car l’expérience de la cure montre que la constitution d’’une névrose est fondamentalement influencée par certains stades d’organisation libidinale qui déterminent, en quelque sorte, le "choix de la névrose".
Premier stade : le stade oral (du latin os, oris - "la bouche")
Dès sa naissance, l’enfant satisfait ses besoins de plaisir, c’est-à-dire sa libido, par des activités intéressant la zone bucco-labiale, qui est donc la première zone érogène de son histoire : c’est en particulier par une activité de succion (du pouce, de ses lèvres, des objets qu’il porte à sa bouche, etc.) qu’il répond aux pulsions libidinales.
- 1. Au stade oral, la bouche n’est pas seulement une zone érogène, c’est-à-dire une région dont l’excitation fournit un plaisir spécifique, mais aussi le moyen de réaliser une certaine relation entre le sujet (l’enfant) et l’objet du monde extérieur qu’il investit de sa libido (objet d’amour) : pour le nouveau-né, aimer, c’est faire pénétrer à l’intérieur de soi, ingérer, l’objet en cause, qui est ainsi assimilé par un processus d’incorporation.
- 2. Dans la mesure où le sujet obtient la satisfaction de sa libido en recourant uniquement à son propre corps, le comportement oral est un comportement auto-érotique, analogue à la masturbation du stade génital.
- 3. Certains psychanalystes (Abraham, Mélanie Klein par exemple) ont mis l’accent sur le caractère « cannibalique » du stade oral. Pour Mélanie Klein le stade oral n’est pas seulement auto-érotique, il est aussi agressif : le désir de succion s’accompagnerait du désir de détruire, en l’aspirant, l’objet sucé ; d’où la qualification de stade sadique oral, introduite par Abraham (1924).
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