Hygiène et santé publique du temps de Mozart. Dossier 2
Naissance du concept de Santé publique
Épidémiologie
C’est à la fin du XVIIIème siècle qu’est né le concept de « Santé publique », savoir à la fois médical et social.
La société royale de médecine, fondée le 26 avril 1776, est alors chargée de rechercher les mesures à prendre pour enrayer les épidémies et les épizooties. C’est ainsi qu’est créée la « Commission de médecine » de Paris, dont le secrétaire général est Vicq d’Azyr, chargée de tenir une correspondance avec les médecins de province pour « tout ce qui peut être relatif aux maladies épidémiques et épizootiques ».
Les membres de la société royale effectuent, en relation avec des confrères de province, une enquête permanente sur les maladies, se rendant fréquemment sur place pour étudier les problèmes.
Ils espèrent ainsi rompre l’isolement des médecins de province en leur fournissant des listes de signes cliniques, de diagnostic, de types de médications susceptibles d’arrêter épidémies et épizooties.
De plus, ils élaborent les tableaux sanitaires du royaume, qu’ils présentent régulièrement à Louis XVI. Ils étudient également les effets des variations climatiques sur la santé, cherchant un lien entre succession des saisons et épidémies, s’inscrivant ainsi dans la longue tradition de la médecine « aériste », chère à Hippocrate, et espèrent établir un tableau des maladies, région par région.
Dans ce projet, plus de 150 médecins correspondants sont impliqués dans toute la France, et doivent remplir des tableaux imprimés, où figurent les paramètres extérieurs et les observations -médicales. C’est ainsi que sont trouvées des différences de « caractères » entre les habitants du Nord de la France et du Midi, attribuées aux variations de pluie, de soleil, d’altitude et de vent.
Les topographies médicales contribuent, au XVIIIème et au XIXème siècle, à l’étude des climats, sites, cours d’eau et modes de vie. Les recherches de la Société royale portent aussi sur l’analyse des eaux naturelles et médicamenteuses.