Estampes japonaises

Technique de l'estampe

L’estampe japonaise est le produit de la collaboration du peintre, du graveur et de l’imprimeur. Le graveur travaille sous les yeux du peintre, qui a dessiné et peint le modèle. Les Japonais n’ont connu que la gravure sur bois et n’ont jamais eu recours au burin, ni à l’eau-forte. L’artiste commence par dessiner le sujet au pinceau sur le papier transparent, puis il colle ce papier en le retournant sur une planche de bois de cerisier et entaille le bois à travers le papier.

C’est alors que l’imprimeur intervient : son rôle est des plus délicats, il doit s’efforcer de réaliser les finesses de tons de la composition fournie par le peintre. Avec un tampon rond, il frotte le papier sur la planche gravée. Lorsque l’estampe est en plusieurs couleurs, il faut autant de planches de bois qu’il y a de couleurs et le repérage est fait avec le plus grand soin. L’imprimeur, lui, travaille uniquement à la main, sans le secours d’aucune machine, et c’est avec une science consommée qu’il varie l’encrage et les couleurs. Ces couleurs, délayées à l’eau, pénètrent facilement le papier, qui est un papier sans colle.

Les primitifs

Les primitifs n’ont connu que l’estampe en blanc et noir. Les plus anciennes estampes japonaises, qui remontent au XIV° siècle, représentent le plus souvent des sujets bouddhiques ; gravées au trait, elles sont, en général, d’une facture grossière. Le style des livres illustrés du XVI° siècle est raide et figé : il rappelle la manière chinoise. C’est au XVII° siècle que l’art de l’estampe atteint au Japon la perfection, avec Moronobu (1638-1714), qui en est considéré comme l’initiateur. Son style sans doute est affranchi de l’influence chinoise ; mais ses femmes, il faut le reconnaître, ont une élégance un peu lourde. Son contemporain, Kiyonobu (1664-1729), est le peintre des acteurs et des scènes de théâtre. A partir de 1715, ses estampes, toujours tirées en noir, ont quelques rehauts de rouge : c’est ce qu’on appelle des tanyès.

L’école des Kwaïgetsudo, dont les œuvres datent de 1707 à 1714, nous a laissé des estampes représentant des femmes de grande taille, à la tête ronde et forte, habillées de robes aux plis lourds et très richement décorées (1).
Ces figures, bien qu’un peu archaïques, indiquent un progrès sensible dans le dessin, qui est à la fois plus libre et plus souple.

Une geisha, par Kwaïgetsudo
1. Une geisha, par Kwaïgetsudo

 

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