Des maladies des maîtres de musique, des chanteurs
Les maladies auxquelles les arts exposent ceux qui les exercent
En réfléchissant sur le grand nombre d’avantages que les arts ont produits à l’homme, on serait d’abord tenté de croire qu’il ne manque plus rien à son bonheur, qu’il jouit en paix de tous les biens, qu’il change à son gré les productions de la Nature, et qu’il est le maître de tout ce qui l’environne. De là des génies enthousiastes ont célébré sa puissance et, non content de la constituer Roi de la terre qu’il habite, ils ont osé même le comparer aux dieux. L’homme, ont-il dit, a mesuré le ciel et les mondes qui y sont dispersés ; il a changé la surface de son globe ; il a pénétré dans ses profondeurs ; il en a tiré les richesses les plus précieuses. Son génie ne s’est pas borné là. Parmi le grand nombre d’individus qui vivent avec lui soit fixés à la terre sous le nom de végétaux, soit jouissant comme lui de la locomobilité, il a distingué avec exactitude l’utile du dangereux, le poison de l’aliment ; et son adresse suppléant à sa force, il a terrassé ces animaux furieux que la Nature semble avoir armés contre lui.
Mais qu’un examen réfléchi trouve cet éloge outré ! Que de maux ne voit pas le philosophe dans la source même de tous ces biens prétendus ! En effet, ces hommes qui arrachent à la terre des métaux qu’elle recèle, ne périssent-ils pas souvent sur l’or qu’ils retirent ; les flots tumultueux ne servent-ils pas de tombeau à plusieurs de ceux qui les bravent ? Ces astres dont l’homme a mesuré le cours, ne dessèchent-ils pas ses moissons par leurs mauvaises influences ; ce globe dont il a sillonné légèrement la surface ne s’entrouvre-t-il pas souvent, et n’enfouit-il pas des villes entières dans ses profondeurs ? Les serpents que les naturalistes ont décrits et disséqués, les végétaux dont ils connaissent la forme, l’organisation même et l’économie, n’ulcèrent-ils pas leurs entrailles, ne portent-ils pas dans leurs fluides des principes coagulants et délétères, n’attaquent-ils pas même quelquefois la vie dans son foyer ? Enfin, le fusil qui terrasse les bêtes fauves ne sert-ils pas à se détruire mutuellement et n’a-t-on pas milles exemples qu’il n’épargne pas même le chasseur imprudent ?
A cette réponse, que deviennent ces titres pompeux de Roi de la terre et des animaux prodigués à l’homme avec tant de complaisance ? A quoi sont réduits sa puissance et son génie ? N’est-on pas forcé de convenir, de bonne foi, que la somme des maux qui l’accablent égale au moins celle des biens dont il jouit, si elle ne la surpasse, et les éloges qu’on lui a prodigués ne doivent-ils pas se changer en lamentations sur son sort ? Telle est donc la malheureuse condition de l’homme que pour se procurer les biens dont il a besoin dans l’ordre de la société, il s’expose aux plus grands maux. En effet, outre les maladies que sa faible constitution, ses fautes dans le régime, l’air même qu’il est obligé de respirer, lui causent, il en est une classe inévitable encore et plus meurtrière, parce que la cause qui leur donne naissance agit sans cesse sur lui. Ce sont les maladies auxquelles les arts exposent ceux qui les exercent. On ne peut douter de l’existence de ces maladies particulières, et les malheureuses victimes ne sont que trop fréquentes, dans nos grandes villes surtout, où le luxe est porté à son comble…
De Fourcroy
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