Décès d’une jeune mannequin lors d’une séance de shooting en milieu subaquatique

L’asthme est une maladie pulmonaire chronique qui touche un bon nombre d’individus. On estime qu’environ 7% de la population souffre d’asthme. Cette maladie pulmonaire est caractérisée par un degré variable d’hyperréactivité et d’inflammation bronchiques. De façon très simplifiée, on peut résumer que les bronches vont se contracter suite à un élément déclencheur.À la diminution de calibre des bronches viendra aussi s’ajouter de l’inflammation (œdème ou enflure) de la paroi interne des bronches. Tout cela aura pour effet final de causer un degré variable d’obstruction des voies respiratoires inférieures.

Les pratiques artistiques se font dans des conditions très variées et les risques sont donc diversifiés. Chaque situation mérite d'être analysée, les conditions précises de la pratique doivent être aussi étudiées et la santé du sujet mis en corrélation avec les risques.
Les règles physiques (loi de Boyle : le volume d'un gaz varie de façon inversement proportionnelle à la pression à laquelle ce gaz est soumis) mettent en évidence ce risque et font qu'une remontée rapide même d'une faible profondeur peut entraîner une surdistension pulmonaire causant des ruptures alvéolaires (risque de pneumothorax et de pneumomédiastin) et le risque que des bulles d'air gagnent la circulation sanguine et atteignent le cerveau causant une embolie gazeuse artérielle cérébrale.

Les shooting sont réalisés dans des conditions environnementales qui peuvent être difficiles, et comporter des risques supplémentaires qui peuvent être des déclencheurs de bronchospasme (crise d'asthme) tels que le froid, l'aspiration accidentelle d'eau salée, un exercice intense etc.

Dans le passé, tout asthmatique était considéré comme inapte à la plongée sous-marine. Désormais l'approche de cette aptitude à évoluer, un groupe d'expert a émis des recommandations concernant la pratique de la plongée chez les asthmatiques.

« En ce qui a trait à l’asthme, ce groupe concluait que les asthmatiques dont les crises sont déclenchées par l’effort, le froid ou les émotions ne devraient pas plonger. Pour les autres populations d’asthmatiques, la plongée peut être autorisée si les conditions suivantes sont remplies :

• en phase asymptomatique, le plongeur ne doit pas avoir eu recours à des broncho-dilatateurs dans les dernières 48 heures, l’utilisation de corticostéroïdes en inhalation en prévention est toutefois permise ;
• le débit expiratoire de pointe (ou « peak flow ») ne doit pas être à moins de 90 % de sa valeur habituelle ou varier de plus de 20 % au cours d’une même journée ;
• la spirométrie doit être normale, le volume expiratoire maximale en 1 sec (VEMS) doit se situer à plus de 80 % de la valeur prédite ;
• une épreuve de provocation bronchique à l’effort doit être effectuée et le VEMS ne doit pas chuter de plus de 15 % après l’exercice.»[1]

« Un diagnostic d’asthme ne signifie pas automatiquement une contre-indication à la plongée. Toutefois, cette condition médicale nécessite une évaluation minutieuse et personnalisée des candidats plongeurs. Cette évaluation devrait être réalisée par un médecin familier avec la physiologie particulière des activités subaquatiques. »[1]

Les artistes sont insuffisamment informés des risques et des problèmes inhérents à leur pratique, mais aussi à l'interférence de leur état de santé et les conditions de réalisation ces pratiques. Médecine des arts depuis 30 ans informe les artistes, les conseille, émet des recommandations, elle représente la première organisation européenne pluridisicplinaire et globale sur la santé des artistes.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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[1] Dr Dominique Buteau Directeur médical Centre de médecine de plongée du Québec