Chant et Instrument à vent, moins d’émission de particules d’aérosols que lors de la respiration intense. Covid-19
Evaluation des particules d'aérosols émises lors de la pratique des instruments à vent
La propagation virale lors de certaines pratiques artistiques, théâtre, musique, chant, danse, reste mal connue. Il est important de comprendre les particularités de transmission virale lors de ces pratiques afin de minimiser les risques.
En dehors de la transmission par contact (lorsque le virus est transmis par contact avec des surfaces contaminées), l'un des mécanismes de transmission importants est lié aux particules en suspension dans l'air. Concernant ce mode de transmission, on distingue d'une part les particules d'une taille de l'ordre de plus de 5 µm, les gouttelettes qui tombent rapidement sous l'influence de la gravité et sont émises à une distance limitée (≤ 1m) et d'autre part les aérosols, d'une taille de l'ordre de ≤ 5 µm, qui restent en suspension dans l'air pendant des périodes prolongées allant de quelques heures à quelques jours et leur permettant de se propager sur des distances bien supérieures à 1 m.
La transmission par voie aérienne est probablement dominante et par ailleurs le nombre de porteurs asymptomatiques du virus est important, deux raisons qui justifient de mieux connaître le phénomène d'aérosolisation inhérent à la voix parlée, chantée et aux pratiques des instruments à vent, qui pourrait être une voie complémentaire à la transmission de proximité par les gouttelettes émises par les artistes en situation de jeu.
Jouer d'un instrument à vent nécessite d'exercer une certaine pression d'air au niveau de l'embouchure et de créer une onde stationnaire à l'intérieur de l'instrument. Il est important de mesurer la production de particules en suspension dans l’air et de comprendre dans quelle mesure les instruments de musique, le chant pourraient contribuer à la propagation de virus comme le SRAS-Cov-2.
Pratiques artistiques, musique, chant, théâtre, danse et émission de particules d'aérosols
L'analyse de la propagation des particules a été faite à partir de 7 musiciens jouant d'instruments à vent différents de la famille des cuivres. Chaque musicien devait jouer durant 60 secondes. Une analyse complémentaire a été faite avec les mêmes musiciens afin de mesurer les particules émises lors de la respiration, en respirant fortement en direction du collecteur de l’appareil de mesure. Enfin une dernière expérience visait à mesurer les particules émises lors du jeu alors que l'extrémité de l'instrument était dotée d'un tissu protecteur comme le ferait un masque. Un compteur laser permettait de mesurer le nombre et la taille des particules.
Les sujets participants à ces tests étaient âgés de 30 à 50 ans et s'étaient déclarés exempts de maladie. Les instruments joués dans ce cadre étaient le cornet, le cor ténor, le cor baryton, l'euphonium, le trombone, le tuba en mib et le tuba en si bémol pour la première expérience (60 sec), simplement le cornet pour la deuxième expérience (300 sec). Tous les joueurs et chanteurs étaient de niveau professionnel.
La concentration moyenne mesurés pour tous les instruments à vent était :
- de 1,21 x 107 ±1,03 x 106 particules de type aérosols/m3 et
- de 1,43 x 104 ± 9,01 x 102 particules de type gouttelettes/m3.
La mesure moyenne pour les mêmes sujets lors de la respiration était :
- de 1,61 x 107 ± 1,33 x 106 particules de type aérosol/m3 et
- de 5,45 x 103 ± 1,20 x 103 particules de type gouttelettes/m3
L'utilisation d'une protection « type masque » à l'extrémité de l'instrument a entraîné une réduction significative des deux types de particules avec des valeurs moyennes de 2,60 x 106 ± 2,11 x 105 particules de type aérosols/m3 et 5,20 x 103 ± 8,02 x 102 particules de type gouttelettes/m3.
Lors de cette expérience (60 secondes), les résultats indiquent qu'il y a moins de particules d'aérosols émises lors du jeu qu'en respirant. L'émission de gouttelettes est à un niveau quasi équivalent à celui émis lors de la respiration.
Par rapport à un jeu sans protection, la protection à l'extrémité du pavillon entraîne une réduction de 78,5 % des aérosols et de 63,8 % des gouttelettes.
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