Arthrose de la hanche chez le danseur et la danseuse
Quelle est la conséquence de la coxarthrose sur le danseur ou la danseuse ?
« Sur les 22 danseurs arthrosiques étudiés par Thiescé, vingt-et-un sont restés dans le milieu de la danse, mais pour dix-neuf d’entre eux, en diminuant ou en cessant leurs prestations sur scène, et en se reconvertissant dans l’enseignement ou la chorégraphie."
Quelles sont les particularités cliniques chez le danseur et la danseuse ?
L’étude comparative de la coxarthrose dans la population générale et chez les sportifs, y compris danseurs et danseuses, met en évidence quelques particularités :
- l’indolence prolongée et la bonne tolérance,
- lorsque la coxarthrose est algique, la diminution de la pratique améliore la douleur
- une évolution lente et progressive, avec enraidissement
- atteinte bilatérale prédomine
- l’atteinte est plus précoce, l’atteinte semble débuter vers 45 ans
- la notion d’hyperactivité est très importante.
Le surmenage précoce au cours de la croissance et certains exercices ne sont-ils pas capables de favoriser des malformations ?
La découverte, lors d’études systématiques d’un grand nombre de hanches limites ou dysplasiques lors de la danse et du judo, suggère cette hypothèse. Mais inversement, n’est-ce pas le fait d’avoir une hanche dysplasique antérieurement qui améliore, par la souplesse qu’elle procure au sujet, l’habileté pour les exercices de ces spécialités et qui fait que le recrutement sélectionne plus de sujets avec ces particularités anatomiques ? Enfin la coxarthrose du sportif ne se développe-t-elle pas sur un terrain préparé par des vices architecturaux ou morphologiques d’une dysplasie, d’une hanche limite ?
La hanche est très sollicité au cours de la danse, notamment en rotation externe. Dans une étude, Revel et Thiescé mettent en évidence le début en général précoce de la pratique dansée, le plus souvent avant l’âge de 12 ans. Ces travaux réalisés sur 416 danseurs de plus de 40 ans, montraient qu’ils s’entraînaient entre 4 et 6 heures par jour, que 30 % souffraient ou avaient souffert d’une ou des deux hanches, et que 22 danseurs et danseuses, soit 17,5%, avaient une coxarthrose.
Sur 36 coxarthroses analysées radiologiquement, 33 étaient supérieures et supéro-externes, 80 % d’entre elles avaient un angle de couverture de la tête fémorale inférieure à 25°. Sur ces 22 danseurs, 14 danseurs ont été opérés.
Contrairement à la coxarthrose du sportif qui se caractérise par la prédominance de la prolifération ostéophytique et la bonne tolérance fonctionnelle, la coxarthrose des danseurs, peut-être parce qu’elle survient sur une hanche dysplasique, est mal tolérée, et conduit le plus souvent à une intervention chirurgicale. Ce défaut de couverture favorise la mobilité coxo-fémorale ; on ne sait pas s’il favorise la sélection des danseurs ou bien s’il est la conséquence des exercices d’assouplissement. La surveillance des jeunes élèves devrait permettre d’éviter que ceux qui ont une dysplasie coxo-fémorale ne s’engagent dans une carrière professionnelle.
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