Reprendre la danse après une opération de la hanche
Conséquences d'une chirurgie de la hanche pour le danseur et la danseuse
Les lésions de la hanche sont fréquentes chez le danseur et la danseuse. L’éventualité d’une chirurgie de la hanche fait partie d’un risque auquel nombre de danseurs sont confrontés.
Dans cette situation connaître les facteurs prédictifs qui conditionnent la capacité d’un danseur professionnel à reprendre sa pratique de haut niveau est un élément fondamental dans la prise de décision.
La danse est une pratique artistique exigeante sur le plan physique avec un risque de traumatisme et de troubles musculo-squelettiques élevé ; le taux annuel de blessures du danseur est de 67 % à 95 %, dont plus de 20 % sont des lésions de la hanche.
L’hyperlaxité est souvent retrouvée chez le danseur, elle favorise une mobilité hors du commun, mais expose aussi à des traumatismes et des microtraumatismes plus fréquents. Les danseurs exécutent des figures telles que les portés, sauts avec des réceptions rapides, ainsi qu’une gamme de mouvements, l’en-dehors par exemple, particulièrement éprouvants sur le plan articulaire et musculo-squelettique.
Selon le diagnostic, le traitement est traditionnellement la physiothérapie, mais aussi la chirurgie arthroscopique ou à ciel ouvert. Comme désormais c’est le cas pour le musicien, des prises en charge spécifiques mériteraient d’être mises en place, prenant en compte les technopathies, avec une rééducation basée sur la physiologie du geste dansé, la correction des mauvaises utilisations et le ré-entraînement spécifique.
Afin d’évaluer le pronostic pour un danseur de reprendre la pratique de la danse après une chirurgie de la hanche sous arthroscopie et devant l’absence de travaux de référence sur ce sujet, l’Hospital for Special Surgery investigators (HSS) a décidé de réaliser une étude afin d’aider à la décision d’un acte chirurgical chez le danseur.
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 40 danseurs professionnels qui ont subi une arthroscopie de la hanche, 31 danseuses et 9 danseurs. Quinze danseurs sont des danseurs classiques, 14 sont impliqués dans la comédie musicale et 11 pratiquent la danse contemporaine. Le suivi moyen a été de 29,8 mois.
Pour la majorité des danseurs, 79 %, c’est-à-dire 29 danseurs, le retour à la danse professionnelle s’est effectué dans un délai d’au moins 3 mois. Le retour moyen à la pratique professionnelle de l’ensemble de l’échantillon de danseurs s’est fait dans un délai de 7,4 mois. Certains danseurs n'ont pu reprendre leur pratique après 29,8 mois (la durée de l'étude).
Les facteurs prédictifs d'une reprise de la pratique de la danse
- Un âge bas est un facteur prédictif de reprise. L’âge moyen des danseurs qui ont repris leur pratique était de 30,4 ans, comparativement à 39,7 ans chez ceux qui n’ont pas pu reprendre dans la période de suivi.
- Le type de danse est également un facteur discriminant concernant le pronostic de récupération et de reprise. Parmi les trois types de danse, les danseurs classiques étaient moins susceptibles de reprendre leur carrière professionnelle ; 60 % d’entre eux seulement ont repris leur métier de danseur contre 73 % pour les danseurs de danse contemporaine et 79 % des danseurs de cpomédie musicale.
La danse classique comporte une exigence sur le plan biomécanique articulaire supérieur aux autres types de danse. Elle nécessite de grandes amplitudes de mouvement et le maintien de positions extrêmes du membre inférieur. Les contraintes ostéoarticulaires sont plus fortes et la reprise professionnelle plus délicate et dans un peu moins de la moitié des cas non envisageable.
- D’autres facteurs interviennent dans la capacité de reprise professionnelle, tels que les lésions et/ou anomalies articulaires de la hanche. L’analyse IRM à haute résolution a permis de préciser que les danseurs qui ont pu reprendre leur pratique professionnelle avaient une dégénérescence cartilagineuse moins importante de l’articulation de la hanche que ceux qui n'ont pas pu reprendre. Les danseurs qui présentaient une radiographie normale (89 %) et ceux présentant un "impingement de type came" (70 %) reprennent plus rapidement leur pratique professionnelle que ceux qui présentent une dysplasie de la hanche (64 %).
L’impingement de type came (conflit fémoro acétabulaire) est lié à la sphéricité imparfaite de la tête fémorale, le rayon de la courbure augmente à la périphérie antérieure. Il s’agit d’une véritable malformation de la tête fémorale au niveau de la tête fémorale au niveau de la jonction entre la tête fémorale et l’extrémité supérieure et antérieure du col du fémur.
La dysplasie de la hanche de l'adulte est un défaut de développement de l'articulation de la hanche qui se traduit par des anomalies anatomiques architecturales à l'origine d'une mauvaise répartition des pressions au niveau de l'articulation coxofémorale.
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