Art Grec

La peinture dans la Grèce antique

Fig.433. Jupiter Trophonius (sculpture)
Fig.433. Jupiter Trophonius (sculpture)

On comprend sous cette désignation l'ensemble des œuvres d'art exécutées dans la Grèce ancienne ou dans ses colonies.
L'ancienne Grèce, en la restreignant aux pays occupés par la race hellénique, était bornée au nord par les monts Acrocérauniens et Cambuniens, au sud par la Méditerranée, à l'est par la mer Egée, à l'ouest par la mer Ionienne, que Strabon surnomme la mer de Sicile. La Macédoine, située au nord des monts Cambuniens, bien qu'ayant des rois grecs, n'était pas de la race des Hellènes.
Les Grecs couvrirent de leurs colonies tout le rivage oriental de la Méditerranée. Douze cents ans avant l'ère vulgaire, les Éoliens se répandirent dans les îles de Lesbos, de Ténédos, et sur les côtes de la Mysie depuis l'Hellespont jusqu'à Hermus ; les Ioniens s'établirent plus au sud, dans les Cyclades, dans les îles de Samos et de Chio, et sur les côtes de la Lydie ; enfin les Doriens s'établirent dans les îles de Cos, de Rhodes et de Mélos, et sur les côtes de la Carie. Les colonies grecques avaient leur autonomie propre ; elles ne recevaient de la métropole que des prêtres haut placés dans la hiérarchie sacerdotale, lesquels prêtres, dirigeaient le culte.

PEINTURE

Aucune œuvre peinte par les artistes grecs n'est parvenue jusqu'à nous. Pour en parler, nous sommes donc obligé de recourir aux traditions, ainsi qu'aux opinions exprimées par les auteurs anciens, et de juger ce que pouvait être la peinture grecque de la belle époque par les peintures beaucoup plus récentes des villes gréco-romaines ensevelies sous les laves et les cendres du Vésuve. Il est bien difficile d'assigner une date au commencement de la peinture en Grèce ; on peut supposer, avec quelque apparence de raison, que cet art dans son début fut intimement lié à la céramique, à la sculpture, à l'architecture ; il resta un laps de temps considérable avant de s'élever au niveau de la sculpture. Si nous en jugeons par quelques lignes de Cicéron, il semblerait que les premières peintures grecques forment en camaïeu ou monochromes et qu'ultérieurement on employa plusieurs couleurs : « Les modernes, dit-il, l'emportent par la variété et le charme du coloris ; et cependant le plaisir, le ravissement que nous causent .à première vue leurs ouvrages n'est pas de longue durée, tandis que les teintes sombres, dures et presque sauvages des anciennes peintures nous attachent et nous enchantent à un point que je ne saurais dire.»

Il est probable que dans les peintures que nous appellerons hyper antiques les personnages devaient être disposés à la suite les uns des autres, comme dans les bas-reliefs, et qu'à cette époque la correction du dessin était la plus grande, la seule préoccupation des artistes, qui négligeaient totalement la couleur ; la peinture devait souvent remplacer les bas-reliefs dans les monuments. Elle dut rester longtemps stationnaire ; nous savons que Polygnote, qui vivait à l'époque de Cimon, trouva presque dans l'enfance l’art de peindre et que ce fut lui, Micon et Panoenus qui transformèrent cet art et créèrent la peinture d'histoire, puisque, dans les travaux que Polygnote exécuta sur les murs de la Lesché de Cnide et du Poecile d'Athènes, il avait représenté des scènes de l’Odyssée et la lutte des Grecs avec les Perses. Jusqu'à Apollodore les artistes grecs peignaient, paraît-il, sans se préoccuper des effets de la perspective et du parti avantageux qu'on pouvait en tirer. Ce fut cet artiste qui accomplit le premier cette révolution en peinture et qui créa de nombreux artistes, car vers la fin de son siècle, c'est-à-dire vers la fin du V° siècle avant J.-C, il existait de nombreuses écoles rivales, dont les plus connues étaient l'école d'Ionie, l'école de Sicyone et l'école attique. Zeuxis et Parrhasius étaient les chefs de la première école. A la tête de celle de Sicyone, de beaucoup la plus renommée et la plus avancée, se trouvait Pamphyle ; il eut pour élève et successeur, au commencement du IV° siècle avant notre ère, Apelle, le plus célèbre peintre de l'antiquité, le créateur de la Vénus Anaclyomène.

Les procédés de peinture étaient de deux sortes : la peinture à la cire (encaustique) et la peinture à fresque.
Sous Alexandre le Grand, l'art de peindre prit un grand essor ; on créa même un nouveau genre, la mosaïque, qui fut primitivement exécutée comme pavement, puis ensuite comme revêtement des murs, où encaustiquée elle simulait de magnifiques peintures. On donne comme mosaïque de cette époque la célèbre Bataille d'Arbelles du musée de Naples, qui a été trouvée à Pompéi. Lors de la conquête de la Grèce par les Romains, tous les tableaux de petite dimension, ce que nous nommons aujourd'hui tableaux de chevalet, furent transportés à Rome.

 

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