Risque d'accident et de lésion chez le danseur et la danseuse

Accidents et polyaccidents chez le danseur

Le niveau de risque de la danse est aujourd’hui parfaitement connu. De nombreuses études descriptives ont été menées qui permettent d’affirmer que la danse est une pratique à haut risque musculo-squelettique.

L’incidence annuelle de lésions de ce type dans les compagnies de ballet se situe selon les études de 67 à 95 % [1] [2]. Les syndromes de surmenage sont la cause principale de lésions des pratiques dansées recouvrant 69 à 70 % des affections rencontrées chez les danseuses et les danseurs [3]
Ces études descriptives sont insuffisantes pour appréhender le risque et le prévenir, elles en définissent simplement la prévalence. D’autres études ont essayé d’apporter des précisions et même si encore ces travaux ont une validité modeste sur le plan épidémiologique, elles amorcent une manière compréhensive d’analyser le risque et permettent de développer des pistes préventives.

Polyaccidentés (accidents et TMS)

Une orientation plutôt rare dans le champ de la recherche sur les risques liés à la danse a porté sur la notion de polyaccidenté. En effet, le risque sur un plan individuel n’est pas équivalent, et si certains danseurs sont peu touchés par des problèmes de santé liés à la danse, d’autres cumulent une prévalence lésionnelle particulièrement élevée avec une différence pouvant aller de 0 à 6.
L’étude menée par Ann Bowling [4] concernait 188 danseuses et danseurs issus de grandes institutions de ballets classiques, modernes ainsi que de petites compagnies de danseurs. 57 % des répondants étaient des femmes et 43 % des hommes. Les danseurs étaient âgés de 18 à 36 ans pour 86 % d’entre eux.

Index de masse corporelle chez le danseur

Comme on le rencontre habituellement dans le milieu de la danse, les valeurs moyennes de l’index de masse corporelle des danseuses étaient plus basses que celles de la population générale. La plupart des danseuses avaient un index de masse corporel au-dessous de 19, alors qu’il était pour les femmes de 20 à 40 ans de la population générale de 22,7 à 23,9. De manière équivalente l’index de masse corporelle de la majorité des danseurs (IMC =21) était plus bas que celui de la population générale des sujets âgés de 20 à 40 ans (IMC = 23 à 24,8).

Le nombre de blessures des danseurs

L’enquête menée auprès de cet échantillon de danseurs portait sur le nombre de blessures subies lors des six derniers mois.

 

Nombre de blessures par groupe de danseurs
Nombre d’affections Danseurs et Danseuses Lésions chroniques entraînant des problèmes prolongés
0 22 (16%) 74 (53%)
1 42 (30%) 39 (28%)
2 34 (24%) 26 (18%)
3 14 (10%) 2 (1%)
4 10 (7%)  
5-12 17 (12%)  
>13 1 (%)  

Le nombre de lésions survenues chez les danseurs et danseuses dans la période des six derniers mois est une variable qui met en évidence la disparité du risque selon les danseurs, puisque si le risque lésionnel épargne seulement 16 % de ce groupe de danseurs, ils touchent 4/5 de l’effectif, et la moitié ont eu plusieurs épisodes d’accidents ou de lésions. Le nombre de lésions par danseur peut être supérieur à 13 chez le même danseur dans les 6 derniers mois. Dans nombre de cas, ces affections ont une conséquence à moyen terme chez près de la moitié de l’échantillon. Près de 20 % ont signalé avoir eu deux à trois lésions ayant eu une conséquence à moyen terme sur la performance.

répartitions du nombre de lésions par groupe de danseurs

L’étude omet d’indiquer l’importance lésionnelle, mais mentionne l’impact sur la performance.

Sites les plus touchés sur le plan lésionnel chez le danseur

Le membre inférieur est largement sur-représenté sur le plan des atteintes musculo-squelettiques. La cheville, le genou et les jambes sont le plus souvent touchés, mais le dos et le cou sont aussi des sites particulièrement touchés.

 

Les sites les plus fréquemment touchés sur le plan musculo-squelettique chez le danseur
Site anatomique lésions chroniques lésions dans les 6 derniers mois
Dos et cou 29 % 26 %
Cheville 20 % 19 %
Genou 17 % 12 %
Cuisse et jambe 16 % 10 %
Autres sites (hanche, aine, côtes) 6 % 12 %
Pieds et orteils 6 % 16 %
Membre supérieur (épaule, poignet, main) 6 % 5 %

Les lésions les plus communes sont celles des tissus mous qui représentent :

  •   60 % de ces lésions ligamentaires ou musculaires (élongation, déchirures musculaire, claquages)
  •   12% rapportent des contusions sérieuses, une inflammation des muscles ou tissus.
  •   12 % rapportent des fractures (cheville, pied, orteil, vertèbre) et une périostite,

16 % rapportent des problèmes de luxation ou entorse articulaire, avec des problèmes de dos et de cartilage.
Les lésions se produisent le plus souvent lors d’un spectacle (32%), lors des répétitions (28 %) et dans 16 % des cas au cours des classes. Dans un certain nombre de cas les danseurs ne se rappellent pas le moment de la survenue ou signalent des causes situationnelles diverses.

Imprimer

La boutique

Portrait de l’artiste en travailleur N°96
0,00 € Accéder à la boutique

La boutique

Revues

Revue Médecine des Arts N°88 Danseurs Musiciens
Revue Médecine des arts N°88 Danseurs Musiciens
17,00 € Accéder à la boutique

S'abonner à la Revue Médecine des arts

Santé du danseur


Association

Faire un don
Adhérer