Mouvement gothique (musique) et risque suicidaire

Mouvement gothique et risque suicidaire

 "Vêtus de noir, piercing, collier à pointes, bijoux en forme de crâne, le mouvement gothique né au début des années 80 a toujours des adeptes, en particulier sur la scène musicale. Cette sous-culture, construite autour d’une esthétique macabre attire de nombreux adolescents. Une enquête a été menée par des chercheurs de Glasgow auprès de 1258 jeunes de 19 ans suivis depuis l’âge de 11 ans. Ils ont pu constaté une « relation forte entre l’appartenance à la culture gothique et la prévalence des souffrances auto-infligées et des tentatives de suicide."
Sur la base de questions telles que :

•   « Avez-vous dans toute votre vie tenté de vous tuer ou fait une tentative de suicide ? »
•   « Avez-vous jamais essayé de vous blesser vous-même ou de vous faire du mal délibérément ? »
•   . « De quelle sous-culture jeune vous sentez-vous le plus proche (gothique, heavy métal, punk, mosher, grunge, garage, pop…)

Les chercheurs ont mis en évidence quelques caractéristiques psychologique

•  Parmi ceux, peu nombreux il est vrai, qui s’identifient fortement aux gothiques, il y a un peu plus de garçons et un peu plus d’usagers de drogues, mais ni la classe sociale, ni la séparation des parents, ni le tabgisme, ni la consommation d’alcool ou d’une dépression antérieure n’ont d’influence sur ce choix ».
•  Si les automutilations ne sont pas rares chez les adolescents dans la population générale (dans une étude anglaise de 2002, 11,2% des filles et 3,2% des garçons), elles sont fréquentes chez les gothiques. C’est ce que montre l’enquête écossaise : 53% d’entre eux s’infligent des souffrances (coupures, écorchures, incisions…) et 47% ont fait une tentative de suicide.
• Les auteurs soulignent qu’il y a « la preuve d’une relation effet-dose ». « on serait tenté d’expliquer ces comportements d’automutilation par l’identification à des icônes de la sous-culture en question. Mais l’étude montre que ces comportements préexistent à l’adhésion au mouvement gothique et que c’est plutôt le contraire que l’on peut constater : « les jeunes qui ont tendance à s’infliger des souffrances sont attirés par la culture gothique ».
• « Les problèmes de santé mentale sont fréquents chez ces jeunes, commente le Docteur Michael Van BEINUM, conseiller de l’étude. Pour certains de ces jeunes, la culture gothique peut être attirante, car elle leur permet de trouver une communauté dans laquelle leur détresse peut être comprise. ».

Rédacteur : Docteur Arcier, fondateur de Médecine des Arts
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Le Quotidien du Médecin mardi 18 avril 2006 n°7942