Le chef d’orchestre Franz Welser-Möst fait un malaise
Douleurs lombaires chez les chefs-d’orchestre
Une charge de travail importante, la fatigue, des voyages intercontinentaux, le stress, des postures et des gestes répétés sans pause sont des facteurs favorables à l’émergence de troubles musculo-squelettiques
Les chefs d’orchestre ne sont que des demi-dieux. Les malaises de chef d’orchestre sont fréquents. Les causes sont très variées ; la surcharge cardiaque a entraîné des malaises parfois graves de chefs d’orchestre lors de leur pratique ; la fatigue, les lipothymies sont également une cause retrouvée tout aussi fréquemment.
Lombalgies chez un chef d’orchestre
Welser-MöstLe chef d’orchestre autrichien Franz Welser-Möst, directeur de la musique à l’Opéra de Vienne, a présenté un malaise le dimanche 31 mars en dirigeant une représentation de Richard Wagner, « Parsifal ». Un mouvement de bras avec sa baguette, une violente douleur lombaire et le chef d’orchestre Franz Welser-Möst s’effondre au pupitre de l’orchestre à la fin du premier acte, victime d’un malaise. Hospitalisé à l’Hôpital central de Vienne, il sortira le jour suivant.
Franz Welser-Möst, également directeur de l’orchestre de Cleveland, l’une des grandes formations américaines, dirigeait son quatrième opéra en cinq jours, "Parsifal", hors pauses, durant 4h30.
Une charge de travail importante, la fatigue, des voyages intercontinentaux, le stress, des postures et des gestes répétés sans pause sont des facteurs favorables à l’émergence de troubles musculo-squelettiques. Douleurs violentes, tension extrême pour tenir au maximum la prestation commencée sont des raisons suffisantes pour déclencher après une phase d’hypertonie sympathique, un syndrome vagal avec une chute tensionnelle et le malaise qui a imposé cette hospitalisation.
James Pearson a dû prendre dimanche soir la baguette des mains de Welser-Möst pour la suite de Parsifal.
Glenn Gould et Léonard Bernstein
Les douleurs du rachis des chefs d’orchestre sont retrouvées fréquemment. Glenn Gould évoquait ce problème avec Leonard Bernstein, avec l’humour qui lui était coutumier.
« lettre du 7 février 1957 ».
Cher Maître,
Bienvenue chez-vous ! Je suis sûr que le soleil des Antilles a été un véritable baume pour votre hernie discale (si ma mémoire est bonne). Dans le cas contraire, souvenez-vous de l’extraordinaire présence en scène de Klemperer perché sur sa chaise haute, il y a quelques années. Je peux personnellement vous assurer que les chaises spécialement conçues pour chefs d’orchestre handicapés exercent sur le public américain une indéniable fascination. Vous devriez essayer un jour de diriger un concerto sur ce perchoir !
L’article du Times était réellement savoureux. J’ai particulièrement aimé le « Il a réappris à marcher à quatre pattes » du premier paragraphe… » [1]
Même les chefs d’orchestre doivent s’écouter, gérer leur stress, s’économiser. L’art n’est pas qu’une épreuve, un défi physique et mental ; même pour les exécutants et ceux qui les dirigent, la musique est une rencontre entre les musiciens, le compositeur et le public et les aléas font partie du jeu.
Rédacteur Docteur Arcier André, président fondateur de Médecine des arts®
Médecine des arts® est une marque déposée. Copyright Médecine des arts©
Bibliographie
[1] Glenn Gould, Lettres, Bourgois éditeur 1992
Médecine des Arts®
715 Chemin du Quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)6 84 14 82 60
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com
Médecine des arts® est une marque déposée
Copyright Médecine des arts©
La boutique
Revues
Revue Médecine des Arts N°95 Santé physique et mentale des musiciens
17,00 € Accéder à la boutiqueLa boutique
Revues