Plasticien et détournement de matériaux, une histoire de volet en bois

Au XIX^e siècle, l’industrie de la céruse est en pleine croissance ; les ouvriers cérusiers sont les premiers atteints par le saturnisme à la fin du XIX^e siècle ; jusqu’à 50 % des ouvriers à cette époque étaient hospitalisés chaque année pour des lésions plus ou moins graves atteignant le système digestif puis le système nerveux central, souvent de façon irréversible.
Le lien entre « le blanc poison » et le saturnisme est connu depuis la fin du XVII^e siècle. Le médecin italien Ramazzini a incriminé le plomb dans l’apparition des « coliques métalliques », dites également « coliques du peintre ».
Pigment dérivé du plomb, le blanc de céruse était utilisé de façon massive dans la peinture en bâtiment du fait de son fort pouvoir couvrant, résistant aux intempéries.
Au début du XX^e siècle, de nombreux débats dans les milieux médicaux et politiques prennent une dimension nationale. Une mobilisation ouvrière importante dans le nord de la France va accélérer la réglementation, 5 000 à 10 000 peintres se mettent en grève. En juillet 1905, l’interdiction de la céruse accompagne les revendications catégorielles.
La loi de 1909 vient interdire l’usage de la céruse dans tous les travaux de peinture sans pour autant interdire la production, avec une entrée en vigueur prévue pour 1915. Les affections dues au plomb font l’objet d’un des deux premiers tableaux de maladies professionnelles, l’autre étant relatif aux affections causées par le mercure.
La France ratifiera une convention édictée par Le Bureau international du travail en 1926.
On trouvait encore des peintures à la céruse de plomb dans la première moitié du XX^e siècle. Plomb que l’on retrouve encore dans certains habitats et objets et qui est responsable d'intoxications chroniques et plus rarement aiguës, comme dans le cas de ce peintre.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Chabot I, Dupas D. et al Histoire d’un saturnisme aigu. Arch. Mal. Prof. 1996, 57, n° 4.

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