Organisation du suivi médical des enfants-artistes

Le suivi des enfants-artistes revêt des spécificités et demande de la part des médecins notamment un investissement particulier, puisque dans le domaine du cinéma par exemple, ils doivent interroger et examiner l’enfant sur le plan clinique, mais aussi interroger le scénario afin de connaître le cadre, le contexte où l’enfant doit intervenir afin de le protéger sur le plan physique, psychologique et finalement « moral » : « en s’assurant que l’enfant ne sera pas présenté nu, ni qu’il ne participera à une scène d’amour » [1]. Le médecin devra également appréhender les conséquences sur l’évolution scolaire de l’enfant, la compatibilité de la charge de travail, horaires par exemple, avec la physiologie de l’enfant. Dans certains cas, afin de mieux appréhender le retentissement psychologique sur l’enfant de cette activité, les pédopsychiatres et psychologues du pôle enfant du CMB « prendront l’enfant en charge, avec trois consultations : une avant, une pendant et une après le tournage. Les objectifs sont de s’assurer de l’adéquation entre la dynamique psychique de l’enfant et le rôle qui lui est proposé et de dépister, notamment par des tests psychométriques, d’éventuels troubles existants ou réactionnels, antérieurs ou postérieurs au tournage. »

Ainsi le suivi des enfants-artistes y compris mannequins [2] , exige des compétences bien spécifiques de la part des acteurs de santé. Son organisation doit pour une efficacité optimale être le plus homogène possible, le suivi médical moderne s’appuie sur le suivi individuel certes, mais aussi sur le suivi du collectif de travail, sur une bonne connaissance de l’environnement de l’activité artistique, des organisations et des systèmes. Les études épidémiologiques devraient être une obligation pour mieux connaître les risques et prendre les mesures de prévention pertinentes. Les médecins du travail sont certainement les mieux placés pour assurer ce suivi.

Médecine des arts, un rôle de conseils, de formation, mais aussi de santé dans la pluridisciplinarité
Médecine des arts s’est particulièrement investie ces dernières années dans la formation des médecins du travail en France et à l’étranger, ainsi que des techniciens de santé qui interviennent dans les services de santé afin d’apporter les éléments supplémentaires de connaissances spécifiques propres aux pratiques artistiques.
Par ailleurs la santé des enfants qui pratiquent un art, quel que soit le contexte, ne peut pas se résumer à l’action des médecins du travail qui tout en étant nécessaire n’est pas suffisante, d’une part parce qu’ils interviennent uniquement dans le champ du salariat, et d’autre part parce que les connaissances pour appréhender des problèmes souvent complexes exigent la pluridisciplinarité. Médecine des arts se situe bien dans cette approche pluri et interdisciplinaire ; c’est la raison pour laquelle les formations que nous faisons développent l’interdisciplinarité. Les besoins de santé sont pluriels : prévention posturale, ergonomique, physiologie du geste, psychologie, coaching de la performance, démarche diagnostic, éducation et rééducation spécifique, connaissance médico-légale, etc. Autant de champs que ne peut appréhender un seul acteur, et c’est ce qui fait la richesse du concept de Médecine des arts ®. [3]

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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[1] Offenstadt et al. Les enfants du spectacle : un suivi médical particulier. Références en santé au travail. N° 130 juin 2012
[2] Dans ce cas, soit l’enfant-mannequin est embauché directement, et le suivi médical est assuré en général par le service de médecine du travail de la Bourse, soit il est recruté par l’intermédiaire d’une agence, dans ce cas, dans la mesure où celle-ci a un agrément préfectoral, les enfants sont examinés par un médecin généraliste ou un pédiatre rémunéré par l’agence. Pour Médecine des arts, cette dernière solution n’offre pas la même appréhension globale d’un service de santé au travail spécialisé dans ce domaine et, même si cela pourrait être un complément dans la stratégie médicale, il est dommage que cela soit une possibilité alternative.
[3] La consultation-conseils pluridisciplinaire que nous avons mise en place à Paris reçoit régulièrement des enfants (avec leurs parents) qui viennent de France et de l’étranger, en relation avec une problématique liée à leur pratique artistique, plus particulièrement la musique

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