Musique cubaine et afro-cubaine. Classification des Instruments de musique. Chapitre 6
Place des percussions dans la musique cubaine
Comme nous l’avons dit pour la musique africaine il est important de les connaître et de les mentionner ici car, même s’ils ne font pas partie des percussions, ils peuvent être utilisés avec celles-ci en musique d’ensemble et on les retrouve en concert et sur les enregistrements musicaux. Ce sont :
• certains aérophones : la corneta china qui est une sorte de hautbois venu à La Havane vers 1915 avec les travailleurs chinois. C’est un instrument très bruyant qui sonne comme une grosse bombarde et qui est donc plutôt utilisé en extérieur (carnaval, par exemple à Santiago de Cuba).
• deux cordophones : la guitare tres à 3 X 2 cordes (jouées avec un plectre en détaché : punteado ou frotté : rayado) et le laud : semblable à l’oud, il est ici à 6 X 2 cordes.
• les instruments Européens : cuivres (trompette, trombone), orgue et piano.
Styles de musique
Les styles de musique ont évolué sur une très longue période.
Le punto et le son sont d’origine espagnole et utilisent au départ des instruments à cordes qui accompagnent le chant.
- Le punto est la musique des campagnes, celle des paysans blancs. Il s’appelle punto libre à l’ouest de l’ile, punto en clave (rythme fixé) à l’est, punto guajiro quand il a un rythme en 6/8 (6 croches par mesure). Il utilise la fameuse « tres » guitare à 3 fois 2 cordes. Le style de chant est parent du style Andalou et est en particulier caractérisé par ses dizains (strophe de 10 vers) et par les joutes verbales entre participants. En ville la guajira deviendra ensuite un style spécifique.
- Le son (prononcer « sonne ») intègre les influences espagnoles et africaines. Il commence dans les régions montagneuses (son montuno, binaire), arrive ensuite à La Havane avec les mouvements de travailleurs et de soldats puis il diffuse dans toute l’ile. On distinguera par la suite le son pregon (le pregon étant le chant des vendeurs de rue), son habanero, son afro. Au vingtième siècle se forment des groupes de son urbain: dans les années 1920 les sextetos et septetos (avec trompette), vers 1940 les conjuntos (orchestre avec piano et cuivres). Le son devient alors célèbre à l’étranger avec des groupes comme le sexteto habanero et les sexteto et septeto nacional.
- La rumba est jouée par les Noirs et nait en ville au milieu du 19ème siècle dans les cours des maisons surpeuplées. Elle emploie donc des percussions : tambours, caisses (cajones), chevilles de bois qui deviendront les « claves ». Ici les tambours (tumbadoras) ne sont plus sacrés. La rumba existe dans 3 styles : Columbia, Yambu et Guaguanco.
En ce qui concerne les danses « de salon » le danzon est assez tardif, il apparaît au dernier tiers du 19ème siècle mais ses racines sont anciennes, ce sont les « country dances » en Angleterre qui donneront les « contredanses ». Les rythmes évoluent par la suite : apparition du tango, du cinquillo, du mambo (mélange de danzon, de rumba et de jazz, années 1940) et du cha cha cha.
La musique de carnaval (comparsa) a aussi ses spécificités : c’est une musique de défilé (présence de cuivres, costumes) et on y danse la conga, forme de rumba qui désigne à la fois le rythme et la danse lors du carnaval puis se développera en un style propre.
L’élargissement des styles permet l’apparition de
• la guaracha rumba (années quarante),
• la guapacha (influence jazz), années 1950
• la salsa qui est un style spécifique né à New York dans les années 1970.
Enfin plus récemment la redécouverte de la musique cubaine s’est faite grâce à la Nueva Trova (nouvelle chanson, années 1970) où le chanteur (trovador = troubadour) raconte une véritable histoire (histoire d’amour ou de la vie quotidienne) et aussi grâce au retour sur scène dans des concerts et enregistrements de chanteurs qui ne sont plus tout jeunes (voir Buena Vista social Club).
Depuis l’évolution se fait vers des rencontres et fusions avec le jazz et le rapp, avec la timba, voire même le funk.
Rédactrice pour Médecine des arts Hélène Garrabé
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