Les pratiques de musique amateurs, des bénéfices insoupçonnés par rapport aux pratiques professionnelles
Âge du cerveau estimé avec l'imagerie cérébrale
Nombre d'études ont mis en évidence l'impact positif de la pratique de la musique sur le cerveau. Les causes des bénéfices liés à l'apprentissage de la musique et plus tard à la pratique instrumentale font toujours l'objet d'hypothèses. Jennifer Zuk et al. [1] de l'hôpital de Boston pour enfants a mis en évidence que la formation musicale peut favoriser le développement et le maintien d'un ensemble de compétences cognitives, mais on retrouve aussi des bénéfices à des âges plus avancés.
L’étude comparative réalisée entre des jeunes musiciens de 9 à 12 ans, des musiciens adultes de 18 à 35 ans et des adultes non musiciens a permis de montrer que les enfants et les adultes avec une formation musicale montrent des performances améliorées sur un certain nombre de capacités cognitives par rapport aux non-musiciens, en particulier pour la flexibilité cognitive, la mémoire de travail et la vitesse de traitement de l'information.
La musique est une pratique très répandue en amateur et elle compte aussi de nombreux professionnels. Des recherches récentes ont cherché à savoir si la pratique musicale avait un effet protecteur potentiel sur l'âge du cerveau, le vieillissement cérébral.
Comparaison de l'âge du cerveau des musiciens amateurs et des musiciens professionnels
Rogenmoser et al. [2] ont comparé l'IRM de trois groupes appariés de sujets qui durant leur vie ont eu des temps de pratique musicale différents ou aucune pratique (c'est-à-dire des musiciens professionnels, des musiciens amateurs et des non-musiciens).
Pour chaque sujet a été estimé le score nommé BrainAge qui correspond à l'écart (en années) entre l'âge chronologique et l'âge du cerveau estimé à l’IRM. Le score comporte des valeurs négatives indiquant un âge estimé plus bas que l'âge chronologique et des valeurs positives indiquant un âge estimé plus élevé.
Les résultats de cette étude indiquent que si la pratique professionnelle de la musique présente des bénéfices concernant le vieillissement cérébral comparativement à des non-musiciens, elle ne le ferait pas autant que la pratique de musique amateur.
Les auteurs estiment que cela pourrait indiquer que l'engagement à des niveaux d'intensité élevés de la pratique de la musique inhérente aux pratiques professionnelles n'est pas aussi bénéfique que lorsqu’il est investi dans une pratique amateur. Les pratiques professionnelles et les contraintes qui y sont liées pourraient entraîner des interférences liées au stress et à un environnement plus contraint, diminuant ainsi l'effet positif de la musique.
Les facteurs motivationnels, les exigences de performance sont réels dans les deux situations, mais ils ne sont pas de même nature. Le désir et la passion de faire de musique ne sont pas sous-tendus par les mêmes processus. De plus, la performance professionnelle est aussi à mettre en perspective avec l'employabilité, le risque de chômage, de problèmes de santé affectant la pratique. Les relations interpersonnelles et hiérarchiques sont également bien différentes généralement.
Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie
[1] Jennifer Zuk, Christopher Benjamin, Arnold Kenyon, Nadine Gaab. Behavioral and Neural Correlates of Executive Functioning in Musicians and Non-Musicians PLOS ONE 1 June 2014, Volume 9, Issue 6.
[2] Rogenmoser L, Kernbach J, Schlaug G, Gaser C. Keeping brains young with making music. Brain Struct Funct. 2017 Aug 16.
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