Les cuivres. Le corps et pistons, palettes de l’instrument, Anatomie de l’instrument à vent. Leçon 3
Pistons, palettes, noix, barillets et clés de pouce
Les pistons et palettes
Ce sont les éléments qui permettent de dévier l’air à l’intérieur de l’instrument et de créer, par ces différents parcours, toutes les notes de la gamme chromatique.
Certains instruments sont conçus avec des pistons et d’autres avec des palettes.
Pour les premiers, les pistons sont actionnés directement par les doigts du musicien. Leur appui est plus ou moins facile en fonction de la résistance des ressorts qu’il est possible de modifier au cas par cas.
Pour les seconds, les pistons rotatifs sont actionnés par un système de tringlerie mu par les palettes (sorte de touches), actionnées par les doigts. Le jeu avec palettes est plus fluide, plus souple qu’avec les pistons pour la trompette. Par contre, elles semblent plus dures à actionner pour les tubas.
Chaque système à ses avantages et inconvénients. Le choix est réalisé par le musicien en fonction de son confort de jeu.
- Pour le tuba et la trompette, les deux mécanismes sont proposés par les fabricants. Sur les tubas, les pistons ne sont pas toujours placés au même endroit sur l’instrument, cela dépend des marques. Il existe des systèmes avec pistons avec appui vertical et des pistons frontaux avec appui horizontal
- Pour la trompette : en France, les pistons restent le mécanisme le plus utilisé. La trompette à palettes est très répandue en Allemagne et en Russie. La tenue des deux trompettes à palettes et à pistons est très différente et il semble que le son diffère également.
- Le cor depuis les années 1960 est joué uniquement avec des palettes.
Parcours de l’air dans un piston
En principe, un cuivre n’a besoin que de trois pistons ou palettes pour produire tous les sons de la gamme chromatique.
Les pistons, ou palettes, supplémentaires que l’on peut trouver permettent de jouer plus facilement dans les graves ou les aigus. Ils sont là pour faciliter le jeu.
Il existe des instruments dits compensés. Ce sont des instruments sur lesquels ont été ajoutés un tube supplémentaire permettant de jouer dans le grave avec le même doigté que dans les médiums et d’atteindre des notes extrêmes. Ces instruments offrent plus de possibilités au musicien.
Barillet, clé de pouce, noix
Tous ces noms désignent le même élément ajouté à l’instrument. Appuyer sur cette pièce permet de modifier le parcours de l’air du tube principal vers les tubes ajoutés. Son utilisation offre un choix de combinaisons multiples au niveau des doigtés pour une plus grande vélocité et facilité de jeu. Au trombone, actionner le barillet évite d’allonger la coulisse vers des positions éloignées.
Pour le cor double en fa/sib qui est la combinaison de deux cors simples, un cor en fa juxtaposé à un cor en sib (donc deux tubes de longueurs différentes), actionner la clé de pouce permet d’utiliser deux cors en un seul instrument. Le musicien, par appui sur la clé, dirige l’air dans le tube souhaité pendant le jeu.
Le pouce gauche du corniste est toujours placé sur la clé de pouce prête à être actionnée pour conduire l’air d’un tube à l’autre.
Coulisse et coulisses d’accord
Il existe plusieurs sortes de coulisses
- La coulisse de jeu
La coulisse est une particularité du trombone. Le trombone ne possède pas de pistons pour modifier la longueur de la colonne d’air mais une coulisse que le musicien pousse ou tire en fonction des notes à jouer. Lorsque la coulisse est placée au plus près de l’embouchure, le tube est le plus court. En allongeant la coulisse, les sons baissent. Il n’existe pas de repère sur la coulisse, c’est au musicien d’estimer l’endroit ou doit s’arrêter la coulisse pour produire le son voulu avec la plus grande justesse. - Les coulisses d’accord
Les coulisses d’accord sont des parties mobiles du tube principal. Il existe une coulisse pour l’accord général de l’instrument et des coulisses pour chaque piston. Ces coulisses permettent d’accorder l’instrument par rapport aux instruments des collègues mais aussi d’accorder l’instrument par rapport à lui-même. Un accord est réalisé au début d’un morceau mais est constamment ajusté en cours de jeu. Cela vient de la non justesse de l’instrument en lui-même : la série d’harmoniques produite par l’instrument est composée d’une succession de notes mais certaines d’entre elles ne sont pas tout à fait justes, pas réellement à la bonne distance, ou intervalle, de celle qui la précède. Pour jouer juste, le musicien doit, tout en produisant la note, accorder l’instrument en jonglant avec ces coulisses d’accord et la position des lèvres. Toute une gymnastique pour garantir une justesse irréprochable… Ces coulisses sont actionnées par les doigts placés dans des anneaux fixés sur les coulisses.
Autre élément à prendre en compte pour l’accord : la température. Les cuivres, de par le métal qui les compose, sont tributaires des changements de température. Le métal se dilate légèrement et a tendance à faire monter légèrement les sons en cas de chaleur mais également de les baisser dans les lieux froids. Il est courant de voir les musiciens souffler dans leurs instruments sans faire de bruit lorsqu’ils n’ont pas à jouer pendant quelques mesures. Ils s’assurent uniquement de garder une température constante au métal et de ne pas attaquer la prochaine note trop basse à cause du refroidissement de l’instrument.
Le pavillon
Le pavillon est la partie située à l’extrémité de l’instrument. Il est plus ou moins évasé. Il sert à projeter le son dans l’espace. Le son, en sortant du pavillon, rencontre une résistance avec l’air ambiant. La forme conique évasée permet aux vibrations de l’instrument de « s’accoupler » avec les vibrations de l’air ambiant et de créer une résonance permettant la propagation du son.
Il existe des pavillons dévissables pour les cors. Le rangement est alors facilité.
A noter que le pavillon des trompettes et trombones propulse le son devant le musicien, celui du cor le propulse vers l’arrière et celui du tuba au dessus.
Les clés d’eau
Ce sont des clés qui ferment des trous permettant de laisser échapper l’eau qui s’accumule dans l’instrument pendant le jeu. Cette eau n’est pas de la salive mais de la condensation. Les instrumentistes doivent régulièrement chasser cette eau pour éviter des bruits parasites pendant le jeu. Pour certains instruments, il faut également enlever des pompes, petits bouts du tube amovibles qui recueillent l’eau de par leur forme.
Rédactrice : Valérie Lamy, Médecine des arts®
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