Le tabagisme détériore la mémoire : quel que soit son âge, l’artiste a intérêt à arrêter de fumer
La mémoire de l'acteur
Si cette étude confirme les effets délétères de la consommation tabagique notamment sur la sphère cognitive, elle donne des arguments sérieux pour inciter les personnes à arrêter de fumer, même si celles-ci sont âgées. Pour certaines pratiques artistiques, la mémoire est un allié précieux. Le métier d’acteur au théâtre exige de grandes capacités mémorielles. Finalement leur travail artistique est aussi un bon entrainement de leur capacité cognitive. C’est également vrai dans certaines activités musicales. Si nous avons tous de bonnes raisons d’arrêter de fumer pour conserver notre santé, les personnes qui ont besoin d’une mémoire vive pendant longtemps ont particulièrement intérêt même à un certain âge d’arrêter de fumer ; elles ne s’en trouveront que mieux, par exemple, pour jouer sur scène.
Michel Bouquet, un témoignage sur la mémoire de l’acteur
Michel Bouquet a toujours eu des inquiétudes pour sa mémoire. Malgré son âge, il se confronte toujours à des rôles ardus qui requièrent une excellente mémoire et un entraînement important. Voici ce qu’il confiait à son biographe dernièrement à ce propos.
« Le trou de mémoire ! ça c’est un danger, une inquiétude traumatisante, surtout qu’il n’y a plus de souffleur dans les théâtres, il n’y a plus personne, on est complètement dans le vide. Alors que faire ? Redire, redire, redire , redire, redire jusqu’à ce que ça devienne « Notre Père » et « Je vous salue Marie ». Redire, redire, redire, redire » [3]
, un témoignage sur l’arrêt du tabac
Chanteuse des années 60, son chemin a croisé les Rolling Stones et les Beatles. Ses amis faisaient partie de la Beat Génération. Elle a connu également tous les "démons" de cette époque. A soixante ans, elle continue sa carrière de chanteuse et d’actrice de cinéma et de télévision. Elle nous fait part de ses relations avec le tabagisme. Aujourd’hui apaisée, elle a arrêté ses dépendances et addictions et porte un regard ironique sur cette période et sur la vie en général.
"Une cigarette est le type parfait de plaisir parfait", a dit très justement Oscar Wilde. "C’est exquis, on reste insatisfait. Que peut-on vouloir de plus ?" Cela me fait penser qu’un plaisir non satisfait peut conduire à un autre - l’insidieuse interdépendance des drogues. Dormir et fumer - c’est de là que tout vient vraiment. C’est pourquoi il a été si important que j’arrête de fumer. C’est une des choses qui a développé en moi une si grande dépendance aux somnifères. Je n’arrivais plus à dormir et, n’arrivant pas à dormir je fumais. Les événements s’enchaînent ainsi ; il faut que je dorme, il faut que je dorme, et si je ne peux pas dormir, je vais fumer. François et moi, nous fumions quand nous étions réveillés en pleine nuit. Nous allumions une cigarette ; nous ne le faisons plus. Cela vaut beaucoup mieux pour ma voix, mais reste le problème de m’occuper quand je me réveille en pleine nuit. Manger !
Je ne peux rien faire qui risque de menacer mon travail. C’est ce qui m’effraie le plus, la pensée d’aller sur scène et de ne plus être capable de chanter. Il m’est arrivé parfois de monter sur scène complètement saoule, mais pas depuis des années, pas depuis mon attitude stupide en Irlande. Je ne me saoule plus jamais, mais malheureusement, quand j’ai arrêté de boire, je me suis mise à fumer comme un pompier, et pour une chanteuse c’est la pire chose qu’elle puisse faire. Quand vous êtes dépendant, la santé semble un concept abstrait, mais quand vous arrêtez, vous vous attendez à ce que votre corps dise : "Merci bien, c’est parfait" Mais dès que j’ai cessé de fumer, j’ai attrapé un rhume épouvantable. C’est ce qui se passe : vous vous réformez, vous perdez vos mauvaises habitudes - et, merde, vous tombez malade ! C’est votre corps qui se nettoie du poison. Vous voulez être récompensé immédiatement pour votre piété, votre sainte abstinence, mais il faut des mois avant de vous sentir vraiment bien….
Depuis que je ne fume plus, je respire beaucoup mieux. Je pense que si j’avais continué à fumer, je serais tombée gravement malade, parce que ma respiration sifflait comme un orgue (et on n’aime pas ça !)…
L’autre jour, avec Anita, nous avons longuement parlé du tabac destructeur à notre âge. Yoko a arrêté. Fumer, mon dernier acte autodestructeur. Depuis quej’ai soixante ans, j’ai compris que je devais faire attention." [4]
Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie
[1] Anesty et coll. Am J Epidemiol, 2007
[2] Le quotidien du Médecin, Mercredi 11 juin 2008, N°8389
[3] Michel Bouquet , par Fabienne Pascaud, Mémoire d’acteur, Plon, 2001
[4] Marianne Faithfull, Mémoires, rêves et réflexions,, 2008. Bourgois Éditeur.
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