Le son, le legato, la polyphonie. Chronique d’un professeur de piano N°7

La sonorité est toujours personnelle, on reconnaît un interprète en quelques notes seulement

Même si peu d’élèves pourront jouer un jour la 32e Sonate, cette dimension physique reste très présente dans leur jeu. Les plus âgés auront plus de problèmes à acquérir la vélocité ou la technique lourde et s’intéresseront donc davantage à la recherche du son, du phrasé. La patience remplacera la fougue de la jeunesse et l’écoute de son corps sera primordiale pour un travail à long terme. La qualité du son dépend donc d’un travail technique du geste qui sera complété par l’utilisation des pédales (cf. partie 5.8).

C’est une recherche passionnante, toujours différente, on peut ainsi jouer la même oeuvre des centaines de fois sans se lasser tout en respectant son corps puisqu’on variera les positions, les attaques, la technique. On s’adapte au piano, à la salle, à sa forme du jour, on ne s’enferme pas. Seul devant son piano, tout est permis. Quand on jouera pour d’autres, on entrera plus dans la recherche de l’interprêtation dont la sonorité sera le point de départ. La sonorité est toujours personnelle, on reconnaît un interprête en quelques notes seulement.

Rédactrice : Patricia Cousin. Professeur de piano
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