La posture, la tenue du violon et de l'archet
Mentonnière, coussin,
En 1832, Spohr, violoniste et compositeur Allemand, serait le premier à adapter la mentonnière « serre-violon », probablement parce qu’il avait un cou fort long. Il la posa au milieu de l’instrument, c’est-à-dire au-dessus du cordier. Il essaie de convaincre de son utilité, mais cette dernière ne sera généralisée qu’en 1890, convaincant une partie seulement de violonistes décidés à s’affranchir de la tradition. Ils disaient qu’ils éprouvaient beaucoup de plaisir grâce aux effets de celle-ci sur le son, mais la raison la plus fréquemment invoquée veut qu’elle soit indispensable pour l’exécution du répertoire écrit depuis le début du 19ème siècle.
L’écriture ayant évolué avec le développement de la virtuosité, il était devenu nécessaire de maintenir solidement l’instrument pour libérer les mouvements de la main gauche, qui jusque-là, était en partie chargée de le tenir.
Par la suite, BERIOT proposa une mentonnière beaucoup plus légère.
Enfin, nous la retrouverons placée à gauche du violon.
Actuellement, chaque violoniste cherche la mentonnière qui lui correspond le mieux en fonction de sa morphologie et décide d’une mentonnière centrale ou de côté.
C’est BAILLOT dans son traité qui parle pour la première fois du coussin.
Il cite : « les enfants ou les jeunes gens dont les épaules n’ont pas encore assez de largeur pour soutenir le violon, et les dames qui jouent de cet instrument et qui n’ont rien dans leur ajustement pour les aider à le tenir avec facilité et penché du côté droit, peuvent remplir le vide existant entre l’épaule gauche et le violon en y plaçant un mouchoir épais ou une espèce de coussin : l’expérience nous a prouvé que ce moyen, offre de grands avantages, qu’il est sans inconvénient et que le mouchoir étant placé en dedans du vêtement sur l’épaule, il ne doit pas même être aperçu. »
Si les méthodes de violon de la fin du 19ème siècle n’en recommandent l’usage que pour les femmes et les enfants et toutes les personnes aux épaules frêles, dès le début du 20ème siècle, en 1905, on demande de stabiliser le violon en position horizontale (J. JOACKIM et son élève A. MOSER) afin de permettre de tenir le violon sans intervention aucune de la main gauche (FLESCH, 1926).
Progressivement, le coussin devient ainsi l’accessoire indispensable, bien que parfois déconseillé.
Aujourd’hui, son emploi est généralisé.
A l’origine, le coussin pouvait être constitué de mousse aux différentes formes fixé sur le bouton du cordier ou par des élastiques sur les « C » du violon. Par la suite, différentes barres sont apparues s’adaptant sur les deux côtés du violon à l’aide de crochets en caoutchouc ou bien encore le coussin gonflable dont l’épaisseur se module à volonté.