La médecine du temps de Mozart. Les systèmes médicaux. Tome 5
Nosologie des maladies
Déjà le Haut Moyen-Age s’efforçait de classer les maladies humaines en les caractérisant en fonction des 4 humeurs éventuellement altérées, du tempérament des malades, etc.
Au XVIIIème siècle, les nouvelles conceptions du corps humain et de son fonctionnement, la place reconsidérée de l’homme dans l’univers donnent le jour à de nouvelles classifications, qui, bien que classiques dans leur systématisme, incitent à une classification rationnelle des faits. Linné et Buffon, dans le domaine des plantes et des animaux, présentent le monde vivant comme un univers ordonné, hiérarchisé à l’image des sociétés humaines, la nature (ou le Créateur) ne laissant rien au hasard.
La médecine elle-même ne pourra échapper à ce souci de classification. Dans ce siècle des Lumières, quelques personnages vont marquer le domaine de la nosologie :
William Cullen (1712-1790), à Edimbourg, divise les maladies en classes et en ordres, selon la façon dont les liquides et les solides sont altérés, selon le manque ou la pléthore, etc. Mais, dans ce système, aucune affection n’est précisément définie et donc identifiable. Ce style de classification sera souvent repris. Elle y inclut un certain nombre de remèdes qualifié par un certain nombre d’adjectifs, selon l’action qui leur est attribuée (adoucissant, carminatif…).
En France, à Montpellier, Boissier de Sauvages (1706-1767) établit une classification qu’il présente dans sa « Pathologica Methodica » (4) en 1759.11 s’inspire des travaux de Linné, et regroupe les.. maladies en dix grandes catégories, elles-mêmes subdivisées en 43 ordres. Dans les fièvres, il sépare les fièvres continues des fièvres rémittentes ou intermittentes, ces dernières étant aussi séparées en fièvre double, tierce ou quarte. Il distingue également les symptômes associés aux différents types de fièvres : spasmes, douleurs, etc.
Plus tard, la « nosologie philosophique » de Pinel, en 1798, fera une place aux lésions organiques, tout en réservant toujours la première place aux fièvres.
Ce souci de systématisation prend place à une époque ou l’on ne connaît que peu de choses sur les maladies, et les classer ne résout en rien l’inconnue à laquelle le médecin est confronté tous les jours.