Kyste synovial du poignet chez le musicien, circassien, chanteur

Le kyste synovial est il une maladie professionnelle ou peut-il faire l’objet d’une déclaration d’ accident de travail ?

Maladie professionnelle
Le rôle des microtraumatismes particulièrement chez des sujets hyperlaxes a été évoqué. Ceci pourrait induire une certaine légitimité pour les artistes professionnels à déclarer cette affection dans le cadre d’une maladie professionnelle. Nous devons constater que le kyste synovial ne fait pas partie du tableau 57 des maladies professionnelles qui prend en compte les TMS. La possibilité néanmoins d’une reconnaissance possible pourrait se faire par voie de recours pour les affections non inscrites dans ce tableau mais entraînant a minima 25 % IPP, mais il est peu vraisemblable que cette incapacité atteigne ce niveau d’incapacité permanente partielle, même par ailleurs si l’incapacité professionnelle est majeure. Puisque l’IPP ne mesure pas l’incapacité dans une pratique professionnelle mais estime l’incapacité générale du sujet. Il est à noter par ailleurs que cette relation causale reste à ce jour discutée et que peu d’études se sont accordées sur ce point.

Néanmoins, pour R. Tubiana, il semble d’après des statistiques comparatives, qu’ils soient plus souvent décelés chez les instrumentistes que dans le reste de la population, peut-être parce que les petits troubles qu’ils peuvent entraîner sont signalés plus souvent. Seule une étude épidémiologique permettrait d’écarter ce biais de recrutement.
Les musiciens professionnels en orchestre sont nombreux à être couverts par des assurances spécifiques qui recouvrent l’ensemble des affections qui touchent la pratique professionnelle, quel que soit le niveau d’IPP, mais ce n’est pas le cas pour l’ensemble des pratiques artistiques et des contrats de travail en général.

Accident de travail
La survenue brutale, et temps de travail d’un dommage, permet d’effectuer une déclaration de celui-ci en qualité d’accident de travail. Pour autant, nous avons indiqué précédemment que la survenue d’un kyste est généralement progressive et sur ce point peu d’études validées font référence à l’accès subit d’un kyste synovial. Ainsi la notion d’accident de travail et de sa causalité avec la pratique professionnelle peut être récusé par les organismes en charge des prestations sociales et il sera difficile pour le sujet d’argumenter ce lien causal. D’où l’intérêt de mieux connaître la morbidité professionnelle des artistes comparés à d’autres population ; ce n’est qu’en fournissant des travaux spécifiques non contestables que les aspects médico-légaux seront susceptibles d’être mieux pris en compte chez les artistes. Médecine des arts® s’engage également dans ce sens depuis des années.
Par ailleurs le statut d’intermittent, que cela soit pour le musicien, le circassien, le danseur, place l’artiste dans une parenthèse lors des périodes de répétitions, entraînement nécessaires à l’entretien du niveau de performance. Ces périodes se situent hors contrat de travail, pourtant ces phases d’activité hors contrat sont souvent pour les danseurs et circassiens par exemple les plus fréquentes, avec donc un risque plus important de survenue d’un kyste dans cette période. Toute reconnaissance médico-légale est alors impossible.

L’ensemble de ces points permet d’insister une fois de plus sur le fait que le travail d’artiste est une notion qui nécessite d’évoluer dans le sens d’une extension de droit dans les périodes non salariées d’entraînement et de répétition, car il existe dans ces périodes un assujetissement tacite avec un employeur quel qu’il soit. Ces périodes sont nécessaires à l’employabilité de l’artiste. Des systèmes assurantiels spécifiques pourraient amener des améliorations pour couvrir ces espaces de "travail", hors contrat.

rédacteur : Docteur Arcier, fondateur de Médecine des Arts
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Bibliographie

[1] Mirra J. Bone tumors. (Clinical, radiologic, and pathologic correlations) Lea Fibiger edit. 1989.
[2] F Diard, Jf Chateil , O Hauger, M Moinard. Kystes synoviaux et kystes mucoïdes articulaires, para-articulaires et intra-osseux. Vol 80, N° 6 - mai 1999. p. 679. Journal de radiologie.
[3] « L’ arthroscope (optique d’une caméra) est introduit dans le poignet par le biais d’une minuscule incision, retransmettant l’image sur un écran de télévision. Un système de vaporisation ou de hachage du tissu synovial est introduit par une autre incision, nettoyant ainsi les articulations et résorbant le kyste. »
[4] Brochure d’information, Kyste synvovial, docteur Olivier Kadji, Clinique les eaux claires
[5] Fiche pathologique Kyste synovial, Docteur Grégoire Chick


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